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La guerre des États-Unis: Venezuela, Nicaragua, Cuba …et après?(II)

Par Stella Calloni*

Buenos Aires, 25 février (Prensa Latina)Pendant tout ce temps, de grands avions-porteurs militaires des Etats-Unis établissaient un corridor aérien jusqu’à Cúcuta, à la frontière colombo-vénézuélienne, chargés, dit-on, de tonnes d' »aide humanitaire », le tout à grand renfort de publicité.

 

Alors que le 10 janvier dernier, le président du Panama, Juan Carlos Varela, confirmait l’arrivée de puissants hélicoptères armés en provenance des États-Unis sur la base établie par Washington à Darién, province frontalière entre le Panama et la Colombie.

Varela a déclaré que, le 4 janvier dernier, il s’était rendu en Floride pour rencontrer le commandant du Commandement Sud, Craig Faller, au siège même de ce Commandement; ce voyage s’étant effectué pratiquement en cachette et sans l’aval du Parlement panaméen.

Des hélicoptères continuent à arriver à Darién et le gouvernement panaméen est maintenant accusé d’implication dans les opérations contre le Venezuela.

Les États-Unis ont encerclé le Venezuela grâce à la présence de leurs bases militaires en Colombie, à Aruba, au Pérou, au Paraguay et dans d’autres îles des Caraïbes. Les intentions belliqueuses de Washington violent toutes les lois internationales. Des mouvements de troupes nord-américaines dans la zone montagneuse Montes de Oca, dans le département colombien de La Guajira, ont également étaient dénoncés.

Le 11 février dernier, on a appris que des avions et des hélicoptères entraient et sortaient constamment de cette zone et l’on a détecté la présence de drones photographiant le territoire vénézuélien. Des équipes blindées de l’unité aérienne des États-Unis sont également arrivés dans la région.

Le gouvernement vénézuélien lui-même dénonce depuis quelques temps la présence d’organisations paramilitaires colombiennes à la frontière avec le Venezuela. Ces paramilitaires -qui se sont rendus déjà responsables d’une quantité de crimes et ont commis diverses sortes de délits- sont cités dans ce que l’on appelle le Coup, ou Coup Décisif (« MASTERSTROKE » , en anglais), le plan établi en février 2018 par le Commandement Sud, à l’époque où il était dirigé par l’amiral Kurt Tidd.

Les mouvements, les déploiements militaires, les sites, les pays complices mentionnés par ce plan MASTERSTROKE sont exactement ceux qui sont en train d’être mis en place en ce moment par les États-Unis pour préparer son scénario de guerre.

Les troupes nord-américaines basées en Colombie sont prêtes à agir pour appuyer diverses actions comme, par exemple, des « frappes chirurgicales », et peuvent provoquer les forces armées vénézuéliennes en utilisant les paramilitaires colombiens.

Certaines des organisations paramilitaires qui apparaissent dans le plan MASTERSTROKE – comme le Clan du Golfe, Les Uribeños (les Partisans d’Uribe), les Rastrojos, las AguilasNegras (les Aigles Noirs)- sont devenus expertes  dans l’assassinat de dirigeants sociaux et de dirigeants indigènes.

D’autres organisations similaires ont été repérées, comme « ResitenciaVenezolana » (« Résistance Vénézuélienne »), où l’organisation connue sous le nom de « Resistencia de los Jesuitas » (« Résistance des Jésuites ») d’origine israélienne (sioniste), spécialement dans les États de Zulia, Táchira, Apure qui ont des commandos opérant autour du pont international « Tienditas », précisément celui par lequel doit tenter de passer l' »aide humanitaire ». Mais il ne faut pas non plus éliminer l’idée que cette tentative de passage en force de la soi-disant aide humanitaire ne soit qu’une opération de diversion pour amorcer de nouveaux conflits ou tenter de nouvelles provocations dans d’autres endroits du pays.

Certains observateurs pensent à des régions comme la zone frontalière avec le Brésil, Roraima, Manaos et Boavista, surtout en ce moment où, pour la première fois, un général de l’Armée du Brésil – en l’occurrence, le général Alcides Farías Jr- qui se trouve  être à la tête du commando de brigade de Ponta Grossa (État du Paraná) a été sollicité pour devenir le commandant-en-second du Commando Sud de l’Armée des États-Unis. Cette nomination, on s’en souvient, avait provoqué une véritable crise dans le pays car, comme l’écrit le journal brésilien « Valor », Farías pourrait se trouver dans une situation où il devrait diriger une intervention contre le Venezuela puisque telles sont les fonctions que pourrait  lui assigner le centre de Fort Sam Houston, au Texas.

Ce journal souligne que certains secteurs du ministère des Affaires Etrangères brésilien  » se montrèrent très préoccupés par le fait qu’un poste rendant un officier brésilien dépendant de la hiérarchie militaire nord-américaine pourrait légitimer une intervention de Washington dans la région » et que la participation d’officiers brésiliens à l’Armée des États-Unis « est en contradiction avec les documents approuvés par le Congrès brésilien selon lesquels les Forces Armées brésiliennes peuvent agir conjointement de manière multilatérale avec les Forces Armées de différents pays à condition qu’aucun pays ne prenne le pas sur les autres ».

Les documents auxquels il est fait allusion sont les directives sur la Stratégie Nationale de Défense Nationale et le Livre Blanc  de La Défense Nationale et, comme l’a fait remarquer CelsoAmorim, l’ancien ministre des Affaires Étrangères et ancien ministre de la Défense, la nomination d’un officier brésilien à un poste de commandement dans l’Armée des États-Unis servirait à « légitimer une éventuelle intervention militaire des États-Unis en Amérique Latine et dans les Caraïbes et à unir le Brésil aux États-Unis pour lui faire jouer un rôle similaire à ceux que jouent les pays membres de l’OTAN alors qu’aucun traité semblable au Traité de l’Atlantique Nord  n’a été signé entre les deux pays ». En tous les cas, une manœuvre visant à dissuader par la terreur -puisque personne ne veut s’aventurer à se lancer dans une intervention militaire dont on ignore comment elle pourrait se terminer- fait apparaître de sérieuses contradictions pour Washington et montre que la majorité des pays de l’ONU ne favorise pas cette option.

Les menaces de Trump aux militaires vénézuéliens se sont avérées être un boomerang car ceux-ci se sont sentis offensés et humiliés et ils ont répondu à son offre de manière extrêmement claire puisqu’ils se disent absolument disposés à défendre leur patrie.

Cette aventure guerrière menace toute la région, mais aussi les propres États-Unis, comme on peut le voir dans la résistance qu’offrent de nombreux secteurs politiques – et même militaires- aux rodomontades de Trump.

En dépit de la guerre médiatique -qui fait partie intégrante de ce plan de guerre asymétrique, ou hybride, ou quel que soit l’adjectif que l’on veuille utiliser pour décrire cette tentative de guerre coloniale dont le but est l’appropriation de ressources et de territoires, le butin et la domination par la violence en plein XXIème siècle- on sait pertinemment, qu’au Venezuela, il n’y a pas de crise humanitaire. Ce qui existe, par contre, c’est un blocus des États-Unis et de ses alliés, à quoi il faut ajouter le vol de plus de 30 milliards de dollars, confisqués à ce pays et d’autres maux similaires, puis, en contrepartie, l’aide de la Russie et de la Chine grâce à un couloir aérien qui parvient  à briser l’encerclement du Venezuela.

Il faut cependant mettre en relief un facteur encore plus important; c’est la capacité de résistance dont fait preuve le gouvernement de NicolásMaduro qui parvient à surmonter des situations gravissimes, comme le fit avant lui Hugo ChávezFrías, le leader sud-américain qui l’a précédé a la tête du Venezuela, par exemple lorsqu’il réussit à mettre en échec le coup d’État de 2002 que les États-Unis avaient fomenté contre lui. Depuis ce moment-là, et à ce jour, il y a eu 25 élections gagnées par Hugo Chávezet par son successeur NicolásMaduro et deux élections perdues, ce qui a été reconnu par l’actuel gouvernement.

Lorsque l’opposition parvint à obtenir la majorité au Congrès et qu’elle prit ses fonctions, son seul serment, sa seule promesse, son seul programme fut annoncé par celui qui était à l’époque le président « démocrate » de la Chambre, Henry Ramos Allup, et c’était, qu’avant la fin de l’année 2016, ils allaient renverser Maduro. Et nous en sommes là, maintenant, en 2019, avec un Maduro qui a été réélu en 2018 après une élection sous haute surveillance  internationale, avec des observateurs venus  de l’étranger et un audit. À cette élection participèrent des opposants qui ont préférerrelever le défi électoral plutôt que d’appeler à l’intervention d’une puissance étrangère. Washington en a fait une obsession, ce qui a obligé cette partie de l’opposition à tomber les masques.

Personne ne peut plus ignorer de quoi il s’agit: « On est pour la paix ou contre la paix; on est pour la guerre ou contre la guerre ».

* Collaboratrice de Prensa Latina.

Partie I : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=881894:la-guerre-des-etats-unis-venezuela-nicaragua-cuba-et-apresi&opcion=pl-ver-noticia&catid=29&Itemid=101

peo/rr/sc

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