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États-Unis contre Venezuela: la guerre et le marché du mensonge (II)

Par Roberto García Hernández*

LE PENTAGONE ET LA CAMPAGNE MÉDIATIQUE

La Havane, (Prensa Latina) Au cas où cette option serait choisie, le Pentagone, entre autres missions,  s’est vu attribuer la tâche de faire savoir à la presse que le groupe d’attaque du porte-avions Abraham Lincoln (CVN-72) et six navires-escorte avaient pris la mer.

Ces unités navales ont commencé, le 25 janvier, à réaliser des manœuvres « de routine », nommées « Computex », et qui se sont déroulées dans une zone non-déterminée proche du Détroit de Floride, dans l’Océan Atlantique.

Dans l’optique d’un coup d’État contre le président Maduro, les miliaires états-uniens se sont également assurés que des informations sur de supposés mouvements de troupes vers les Caraïbes et l’Amérique du Sud soient « filtrés » à la presse.

Il est difficile de déterminer avec précision quels corps d’armée ont été déplacés ou, s’ils l’ont été, qu’elle a été le nombre de troupes  déplacées, bien que des informations issues de plusieurs sources assurent qu’il s’agit de Forces Opérationnelles Spéciales (FOE).

Si tel est le cas, il s’agit d’unités d’élite du Pentagone, qui jouent un rôle clef dans ce que l’on appelle la « Guerre Non Conventionnelle ».

Ces forces pourraient donc participer à des missions de sabotage, d’assassinats sélectifs, d’enlèvements en territoire vénézuélien, entre autres, et y compris à des tentatives d’éliminer ou de neutraliser le commandement politico-militaire du Venezuela, directement ou à travers des groupes locaux.

Certains spécialistes pensent même -mais cette hypothèse n’est pas encore confirmée-  que des éléments appartenant à ces forces sont déjà entrés en action à l’intérieur du pays car elles sont entraînées à opérer dans des zones occupées par l’adversaire.

Bien que ces informations concernant les mouvements de troupes et les déplacements de moyens soient parfois réelles, elles sont aussi parfois données dans un but dissuasif afin d’intimider l’adversaire.

Le Département de la Défense a aussi participé à ces initiatives médiatiques et c’est parfois lui qui mène la campagne en prenant des positions politiques sans ambiguïté et bien éloignées de l’attitude « apolitique » qu’est censé avoir le haut-commandement nord-américain.

Dans un tel contexte, les Opérations (dites) d’Information du Pentagone et les Opérations de Soutien à l’Information Militaire (connues par leur sigle: MISO)  jouent un rôle capital car, selon les experts, elles contribuent à la concrétisation des objectifs à court et à long terme du Gouvernement nord-américain.

Les spécialistes de l’Institut d’Études Stratégiques de l’Armée indiquent que, depuis de longues années, le Gouvernement des États-Unis  reçoit une aide significative de compagnies spécialisées dans la vente, le marché et la publicité pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé à l’étranger.

Les personnes travaillant dans ces compagnies de publicité imposent l’utilisation de leurs techniques afin d’influer sur le comportement de grands secteurs de la population, ainsi que sur celui des autorités et des personnes politiques se trouvant dans les nations visées par la propagande officielle, et, ceci, dans le but de réduire le « comportement hostile » envers Washington.

Tout cet échafaudage de propagande et de désinformation utilisé, en ce moment, contre les autorités légitimes de Caracas -ce qui n’est ni original, ni nouveau- ne constitue qu’une reproduction de ce que Washington a fait dans des situations similaires.

Si l’on en croit les déclarations récentes de personnes comme John Bolton, le Conseiller à la Sécurité Nationale du président Donald Trump, ainsi que celles des chefs d’État Major du Commandement Sud et du sénateur républicain Marco Rubio, cette histoire ne s’arrête pas ici.

D’autres « chapitres » sont prévus, qui -bien que n’excluant pas le Venezuela- seraient dirigés contre le Nicaragua et Cuba, et certains conseillers de Trump pourraient bien voir les accusations de plus en plus nombreuses contre le président sur le plan domestique comme un contrepoids, à un peu plus d’une année des élections présidentielles de 2020.

Les efforts intenses pour parvenir à une paix civile définitive déployés par les autorités nicaraguayennes et, en particulier, par le président Daniel Ortega Saavedra et d’autres acteurs de la société civile du pays, ne sont pas vus d’un bon œil par les « faucons » de la politique étrangère états-unienne.

Les tentatives d’ingérence et de coup d’État d’avril à juillet 2018 contre le Gouvernement de Managua ont été d’une rare violence mais elles ont été tenues en échec par les autorités du pays en combinant la neutralisation des éléments terroristes  et une politique de négociation avec tous les secteurs de la nation.

Cuba et le Nicaragua, à nouveau, pourraient  figurer dans les chapitres suivants de cette saga pour essayer de renverser et de changer des régimes. Les éléments de l’ultra-droite présents dans les agences fédérales nord-américaines et une minorité récalcitrante du Congrès, en particulier parmi les législateurs de l’État de Floride, pourraient bien faire pression dans ce sens.

Reste à savoir si, en cette occasion, comme de par le passé, en plus des fortes pressions économiques, Washington aura encore recours aux grands exercices militaires dans l’Atlantique Sud et la Mer des Caraïbes, comme il le faisait autrefois.

De nos jours, étant donné le résultat qu’a rencontré Washington lors d’opérations similaires, les forces de l’ultra-droite, les experts en mensonge et les promoteurs d’Opérations de (dés)Information courent le risque de tomber dans le ridicule pour ne pas avoir bien appris les leçons que leur offre l’histoire.

Voir Partie I : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=881949:etats-unis-contre-venezuela-la-guerre-et-le-marche-du-mensonge-i&opcion=pl-ver-noticia&catid=29&Itemid=101

*Éditeur de Prensa Latina

peo/arb/rgh

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