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L’État costaricain est responsable de la mort de Sergio Rojas

San José, 20 mars (Prensa Latina) Près d’une centaine d’organisations originaires d’une vingtaine de pays ont fait savoir aujourd’hui qu’elles rendaient l’État du Costa Rica responsable de l’assassinat de Sergio Rojas, leader indigène du peuple Bribri, et que ce meurtre entachait de sang le Bicentenaire de l’indépendance.

Dans un communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux pour appeler à une vigile mortuaire devant l’Assemblée Nationale du Costa Rica, ces organisations affirment que l’assassinat de Rojas est un crime politique dont l’État costaricain est responsable.

« L’inaction, la négligence, l’incompétence du gouvernement actuel et des gouvernements antérieurs pour trouver une solution à l’usurpation des territoires indigènes, ajoutées à l’attitude des autorités judiciaires et policières de Buenos Aires de Osa qui n’ont rien fait pour garantir l’intégrité physique de Sergio et de nombreux autres indigènes sont responsables des circonstances ayant mené à cet assassinat », estiment ces associations.

Elles rappellent que, dans la nuit de lundi dernier,  le père  fondateur et coordinateur du Front National des Peuples Indigènes (Frenap) a été assassiné à son domicile dans la communauté de Yeri, sur le territoire indigène de Salitre, canton de Buenos Aires de Osa, province de Puntarenas.

Le communiqué indique que l’État costaricain était parfaitement au courant des opérations d’usurpation de territoires indigènes et des autres actes de persécution, de menace et des attentats contre Sergio et beaucoup d’autres indigènes et qu’il y avait déjà eu plusieurs tentatives de meurtre contre Sergio et de nombreux indigènes de la zone sud.

« Confronté à tous ces cas, l’État du Costa Rica n’a jamais appliqué de protocole de prévention pour empêcher la violence  et il a toujours adopté une attitude qui continue à favoriser l’insécurité et l’impunité. Il n’existe aucun cas où les agresseurs ont été condamnés », précise le communiqué.

Il rappelle aussi que, face aux menaces dont sont victimes les peuples indigènes, et à la suite des requêtes exprimées par les communautés de Salitre et de Térraba, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, a statué que la vie et l’intégrité personnelles des membres du peuple indigène Teribe de Térraba et Bribri de Salitre devaient être garanties.

Dans cette mesure rogatoire, la Commission considérait que « la gravité et l’urgence de la situation avaient déjà causé des dégâts irréparables ». Mais une année plus tard, le rapport de la quatorzième mission de l’Observatoire des Droits de l’Homme et de l’Autonomie Indigène assurait toujours que « le Gouvernement du Costa Rica n’avait présenté aucun type de solution  efficace et n’avait montré aucune volonté politique  pour tenter de résoudre ces problèmes ».

Ce dernier n’a jamais pris aucune action contre des agressions policières prouvées, souligne ce communiqué; et il  ajoute que  l’inaction de l’État, des instances judiciaires et de la Délégation de la Force Publique de Buenos Aires de Osa est évidente.

L’escalade de la violence contre les peuples indigènes fait partie d’une longue histoire d’agressions qui se sont multipliées ces dernières décennies; particulièrement depuis 2010, date à laquelle les indigènes ont été exclus de l’Assemblée Législative, affirment les signataires de ce document.

C’est à la suite de cette expulsion violente des instances nationales que les peuples indigènes ont décidé de se défendre par des actions revendicatives en exigeant le droit fondamental aux Terres ancestrales appartenant au peuple Bribri et aux autres peuples originaires du Costa Rica.

Pour toutes ces raisons, la société costaricaine, les peuples indigènes, des centaines d’organisations et de collectifs sociaux exigent la fin de l’impunité et l’ouverture d’une enquête exhaustive pour trouver, mettre en accusation, traduire devant les tribunaux et punir les auteurs intellectuels et matériels de l’assassinat de Rojas.

Les mêmes demandent à l’État costaricain -dont l’attitude a été qualifiée de « faible », en 2018,  par le Service de Défense des Habitants et qui l’a accusé d’ « omission  dans le suivi des actions en justice » – de garantir l’intégrité et la vie de toutes les personnes indigènes qui accompagnaient Sergio dans sa lutte, car ces dernières continuent d´être victime des mêmes menaces et du même type de harcèlement que ceux ayant conduit à l’assassinat  de Sergio Rojas.

Peo/oda/ale/cvl

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