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Une vidéo produite par le Gouvernement brésilien enfreint la Constitution

Brasilia, 4 avril (Prensa Latina) La commission des Droits de l’Homme et des Minorités (CDHM) du Brésil a condamné une vidéo du Gouvernement faisant l’éloge du coup d’État militaire de 1964 qui instaura la dictature dans le pays. Cette vidéo, estime la CDHM enfreint les principes de la Constitution.

Le communiqué de la CDHM, signé par son président Helder Salomón, condamne également l’utilisation du canal officiel de télévision de la Présidence de la République à des fins de propagande politique en faveur du succès du coup d’État.

Ce communiqué indique que le Gouvernement de Jair Bolsonaro s’est servi d’une chaine de télévision officielle – payée et maintenue avec des deniers publics- pour faire l’éloge d’une dictature responsable de nombreux crimes contre l’humanité.

La Commission désire savoir, selon Salomón,  « qui sont les responsables de la diffusion et qui a payé pour la production et le matériel nécessaire pour produire cette vidéo ».

« Je demanderai également », ajoute Salomón,  » que le Ministère Public Fédéral diligente une enquête afin de savoir s’il y a eu faute administrative dans cette affaire ».

Dimanche dernier, 55 ans jour pour jour après le coup d’État militaire, le Palais del Planalto, siège du Gouvernement, a diffusé une vidéo faisant l’éloge du soulèvement à l’origine de la dictature qui s’abattit sur le pays  pendant plusieurs années.

Cette vidéo a été envoyée par le compte officiel de WhatsApp appartenant au Secrétariat de la Communication de la Présidence. La CDHM estime que les responsables de cet acte qui enfreint les principes de la Constitution Fédérale doivent faire l’objet d’une enquête.

Selon certaines sources, la vidéo en question utilise une logique propre au prosélytisme politique courant durant la Guerre Froide et affirme, de manière grossière, que l’Armée « n’a fait que son devoir » en cette triste journée du 31 mars 1964.

L’office de presse de Planalto admet avoir diffusé cette vidéo, de moins de deux minutes, sur le compte officiel du Gouvernement de WhatsApp, mais ignore qui est à l’origine de cette initiative.

La semaine dernière, Bolsonaro a ordonné que soit commémoré dans les casernes le coup d’État perpétré le 31 mars 1964 qui renversa le Gouvernement légitimement élu de João Goulart et fut à l’origine d’une dictature qui devait durer 21 ans.

Un peu plus tard, le président fit marche arrière  et nia avoir donné l’ordre pour cette commémoration. « Je n’ai pas employé le mot « commémorer », mais « remémorer »; c’est-à-dire consulter le passé pour voir ce qui est mauvais et ce qui est bon afin d’en tirer profit pour l’avenir du Brésil », a-t-il précisé au cours d’un évènement tenu au Club de l’Armée à Brasilia.

En plein milieu de cette polémique, la juge Ivani Silva da Luz, de la cour fédérale de Brasilia, a interdit la commémoration du coup d’État.

Cependant, son arrêté a été révoqué samedi dernier par la magistrate de la Cour d’Appel, Maria do Carmen Cardoso, qui a considéré justifié un recours selon lequel « l’État de droit démocratique est constitué par un pluralisme d’idées ».

Des partis politiques, des organisations sociales et syndicales ont manifesté dimanche dernier à travers tout le pays pour condamner le coup d’État et honorer le souvenir des victimes de ces 21 années de dictature.

peo/jha/ocs

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