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Venezuela: nouveau plan terroriste mis en échec. Trump affaibli et furieux (II)

Par Stelaa Calloni⃰

Buenos Aires, 5 avril (Prensa latina) Dans sa « feuille de route », comme il l’a expliqué à l’assistance, Guaidó annonçait que l’opération commencerait par un grand coup d’ « épée libératrice »: les gens descendraient dans la rue et protesteraient en faisant du bruit avec des casseroles, ce serait un signal pour les militaires  -qui, d’après Guaidó, « sont tous avec nous »- et ces derniers neutraliseraient les hommes de la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) et leur demanderaient de se rendre.

En résumé, un plan ressemblant fort  à celui qu’il avait préparé pour février dernier et qui se termina par un échec cuisant, surtout au regard des sommes d’argent qu’a coûté l’opération Cúcuta et le nombre de militaires qui, d’après l’opposition, allaient déserter mais qui ne le firent jamais.

À l’évidence, les États-Unis continuent à compter sur une opposition politique vénézuélienne qui a maintes fois montré sa faiblesse et son inefficacité au cours des dizaines de tentatives de coup d’État qu’a subis le Venezuela depuis 2002.

En 2002, pour la première fois dans l’histoire, un coup d’État armé, financé, supervisé depuis Washington échoua en un peu plus de 48 heures, mis en déroute par un peuple dans la rue et des forces armées patriotiques. Ce fut un moment historique qui consolida la relation entre le peuple et les forces armées, forces auxquelles il faut aujourd’hui ajouter une autre organisation populaire: plus de deux millions de miliciens. Et les États-Unis savent pertinemment que ces miliciens ne ressemblent en rien aux paramilitaires criminels qu’ils connaissent et utilisent en Colombie.

En donnant ses « consignes » pour cette nouvelle opération, Guaidó leur a demandé de porter le plus d’essence possible; elle serait utilisée – ce n’est pas une première- pour incendier tout ce qui représente aux yeux des putschistes « le régime », comme ils appellent le Gouvernement légitime et constitutionnel du Venezuela.

Leurs objectifs prioritaires seraient les postes de police, les centres de santé, les bâtiments et les locaux du gouvernement, non seulement à Caracas mais dans tout le pays. D’autres actions permettraient, aux yeux des opposants, de neutraliser le Service Bolivarien de Renseignement National (Sebin), d’isoler des installations comme le Fort Tiuna  et de détruire la centrale thermoélectrique de Tacoa en utilisant un armement de guerre spécialisé.

Concernant les unités de la police et de la Garde Nationale Bolivarienne (GNB), on utiliserait des mortiers et des armes de plus gros calibre, des grenades et, pour les véhicules et autres moyens de transport  de la police, des bombes incendiaires et des armes venant de Colombie.

Dans les tentatives de coup d’État antérieures, des paramilitaires colombiens et d’autres types de mercenaires ont déjà été utilisés; ils étaient entraînés à affronter les forces légitimes anti-insurrectionnelles et faisaient diversion en attaquant les casernes et les points stratégiques importants. Puis, au bénéfice de tous ces mouvements, ils tentaient d’isoler le gouvernement dans son siège du Palais de Miraflores.

L’immobilisation ou l’incendie d’avions dans la base aérienne de Palo Negro entrent dans  cette catégorie;  Guaidó avait, dit-il, des sympathisants infiltrés dans cette base; cette action représente  donc un succès pour lui. Comme d’ailleurs l’incendie du port de Vargas, le contrôle d’aéroports, d’autoroutes et d’autres points stratégiques.

Tout au long de l’histoire de coups d’État continuels qui jalonnent l’histoire de l’Amérique Latine, on a pu observer, qu’au Venezuela, plusieurs actions de ce type ont eu lieu et qu’elles ont échoué. Elles ont toutefois causé des dommages importants, des incendies de bâtiments, comme, par exemple, en 2014, quand des centres de santé furent attaqués et qu’eurent lieu des actions violentes de rue, avec entrée en action de francs-tireurs, lors de la tentative d’insurrection connue sous le nom de « La Salida » et qui fut dirigée par Leopoldo López.

Sans oublier la nuit de la victoire de Maduro, le 14 avril 2013, lorsque le candidat malheureux, Henrique Capriles Radonski, appela les gens à sortir dans la rue et que ses sympathisants armés semèrent mort et destruction sur leur passage.

Les pires évènements ayant eu lieu, bien sûr, en 2017. Plus de cent personnes trouvèrent alors la morts et de petits groupes de paramilitaires étrangers brûlèrent vifs une dizaine de personnes accusées d’être des partisans de Chavez. On les aspergea d’essence, on les brûla;  et pas un seul des organismes qui auraient dû le faire ne protesta.

Les attentats terroristes du mois dernier contre les centrales électriques vénézuéliennes sont les actes les plus importants que l’on ait connus dans ce domaine depuis les bombardements qui produisirent des effets similaires en Iraq, en Libye, en Syrie et dans d’autres pays. Ces actes font partie d’une tactique délibérée de guerre de « Basse Intensité ». Ils sont employés afin d’user et de finir par asphyxier le gouvernement du président Maduro et le peuple vénézuélien dont la résistance héroïque est devenue intolérable pour l’empire décadent que sont les États-Unis.

Cette guerre de  » basse intensité » est  un type d’action cachée, souterraine. Le type même d’action dans laquelle excelle l’homme que Donald Trump a mis en charge de la politique envers le Venezuela. Rien de moins qu’Elliott Abrams, figure clef et néfaste du côté sombre de la guerre que les États-Unis avaient engagée contre le Nicaragua dans les années 80, une période pendant laquelle il se produisit une foule d’attentats et de sabotages, allant jusqu’à miner les Ports à Corinto, et autres actions criminelles de ce genre.

Abrams a plusieurs crimes de lèse-humanité à son passif; il a été jugé dans le cadre de l’affaire de l’Irangate, où il a enfreint les lois de son propre pays; il est responsable de l’assassinat de 600 personnes dans une petite ville du Salvador; entre autres. Mais il s’en est sorti intact; il a seulement passé quelques temps à s’occuper d’autres activités tout aussi nuisibles pour l’humanité que les précédentes.

L’analogie avec le Nicaragua – et aussi avec la Libye et la Syrie, au XXIème siècle- est importante. Le peuple vénézuélien, héroïque, son gouvernement et ses forces armées sont en train de donner des leçons de résistance patriotique. Par leurs grands sacrifices, ils mettent en échec les plans de l’empire nord-américain. Ils portent l’espoir d’une Amérique Latine en lutte pour sa libération définitive, pendant que la tentative d’invasion des États-Unis devient chaque jour plus difficile et qu’ils se fourvoient dans un labyrinthe d’où ils ne sortiront pas.

Voir Partie I:  http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=882071:venezuela-nouveau-plan-terroriste-mis-en-echec-trump-affaibli-et-furieux-i&opcion=pl-ver-noticia&catid=19&Itemid=101

peo/arb/sc

* Eminente intellectuelle et journaliste argentine. Collaboratrice de Prensa Latina.

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