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Les Mères de la Place de Mai victimes de persécutions judiciaires

Buenos Aires, 16 avril (Prensa Latina)Se joignant aux Mères de la Place de Mai qui se plaignent d’être victimes de persécutions judiciaires, des dizaines d’Argentins se sont hier assemblés devant le siège de leur organisation à Buenos Aires pour protester contre l’ordre de perquisition lancé par les autorités.

Les Mères de la Place de Mai – association humanitaire dont Hebe de Bonafini est la présidente- ont fait paraître un communiqué indiquant que leur siège ferait l’objet d’une procédure judiciaire dont le but est l’inventaire de tous les biens de l’association afin de solder les dettes de celle-ci, alors que l’objectif réel des autorités est d’avoir accès aux archives historiques de leur mouvement et de les confisquer.

Les Mères de la Place de Mai, militantes aguerries et parfois d’un certain âge, ont signalé  que le juge Fernando Perillo avait lancé un ordre de perquisition pour permettre aux forces de police de pénétrer dans leur local.

Cette démarche répond à une ordonnance du juge Javier Buján, désigné comme intervenant financier par le Ministère de la Justice, et qui réclame les archives historiques de l’organisation pour les confisquer de manières illégale, dénoncent les Mères de la Place de Mai.

Devant leur local, qui se trouve tout près du Congrès argentin, des membres d´associations pour la défense des droits de l’Homme, banderoles et consignes à l’appui, se sont amassés pour montrer leur solidarité envers l’organisation.

« Nous n’allons pas permettre que cet édifice qui est un véritable symbole soit fermé comme s’il s’agissait d’un simple supermarché », a écrit sur son compte Twitter le député Horacio Pietragalla, l’un des enfants volés durant la dictature militaire de 1976 à 1983 et qui a pu retrouver sa véritable identité grâce au combat mené par les Grands-Mères de la Place de Mai.

Les Mères ont fait savoir que les démarches entreprises par les autorités manquent totalement de justification légale et sont, en fait, motivées par des fins politiques incompatibles avec les principes d’un État de Droit. Ceci est tellement vrai que même les supérieurs hiérarchiques du juge Perillo se sont montrés en désaccord avec sa décision.

« Face à cette nouvelle attaque qui voudrait s’approprier de nos archives pour effacer la mémoire du peuple, des Mères de la Place de Mai et de 30 mille de nos camarades des deux sexes, nous appelons à la solidarité pour préserver un espace qui appartient à tous les argentins », précisent ces militantes dans leur communiqué.

« Les archives de notre organisation sont la propriété du peuple, ajoutent-elles. Il nous a fallu presque 42 années de lutte et de résistance pour reconstruire la mémoire collective. Ces archives sont un écho de la conscience, un triomphe de la mémoire. C’est ce dont le gouvernement veut s’emparer », insistent-elles.

peo/mgt/may

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