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En Occident, tous les moyens sont bons pour manipuler la tragédie syrienne

Par Pedro García-Hernández*

Damas, 17 avril (Prensa Latina) Alors que la bataille d’Alep touchait à sa fin en décembre 2016, on recommença à parler des soi-disant œuvres humanitaires des « Casques Blancs », qui s’étaient alliés au Front al Nusra, un groupe qui ne fait plus la une des journaux.

La Russie, Damas, les réseaux sociaux et des sites web tels que les sites Voltaire ou Masdar dénoncèrent avec insistance ces « Casques  Blancs », association supposée non-gouvernementale et humanitaire, qui filma et soutint -sans aucune preuve- que des dispensaires avaient été attaqués par l’Armée syrienne et ses alliés que l’on voulait diaboliser.

Tous ces témoignages, auxquels vinrent s’ajouter ceux de Moon of Alabama, Russia Today et du Centre d’Enquête Mission Vérité, démasquèrent ces fausses opérations qui furent mises en scène et filmées dans des villages  comme Saraqeb, Erich et Jeish Al Shugur qui, comme par hasard, se trouvaient dans la province de Idleb, dernier bastion des terroristes après la défaite d’Alep et de toutes celles qui suivirent.

Pour mener à bien ces  dernières provocations,  il fallut utiliser 30 camions pour transporter des dizaines de personnes jusqu’à ces villages, sans compter les 70 résidents locaux et les enfants amenés depuis les camps de réfugiés. Puis il fallut également des caméras-vidéo et des drones pour filmer toute la mise en scène.

Chacun des participants à cette opération reçut mille livres syriennes -environ quatre dollars- et de la nourriture. Ils étaient sous la surveillance étroite de terroristes placés autour du lieu de tournage. Les scènes qui furent filmées simulaient des attaques chimiques afin de pouvoir inculper l’Armée syrienne de ces actions, des attaques semblables à celles qui eurent lieu entre 2012 et 2016 dans certaines régions comme la Gutta Oriental, proche de Damas, et que l’Organisation des Nations Unies pour la Prohibition des Armes Chimiques (Opsac) n’a jamais pu prouver.

Tout ce que l’Occident reproche à la Syrie est basé sur ce type d’actions alors que, sur le terrain, il n’a pas été capable d’obtenir des victoires militaires, ni de réduire Damas à néant; raison pour laquelle il se voit obligé d’avoir recours à des opérations de manipulation concertée de quelque manière et sur quelque sujet que ce soit.

LA PERVERSE HISTOIRE DES CASQUES BLANCS

La création des Casques Blancs fait partie d’une autre méthode d’action et de sabotage contre la Syrie.

L’organisation fut créée en 2013, lorsque les groupes terroristes protégés par les États-Unis, leurs alliés occidentaux et leurs autres alliés de la région, se virent dans l’impossibilité de s’emparer de Damas.

À l’époque, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Russie et la Chine opposaient leur véto à Barack Obama, qui était alors le président des États-Unis, lorsque  celui-ci proposait une attaque directe contre ce pays du Moyen-Orient.

C’est à Istanbul, la capitale de la Turquie, que furent créés les Casques Blancs par James Le Mesurier, ancien officier de l’Armée britannique, possédant une vaste expérience des conflits armés en Irlande du Nord, au Kosovo et en Bosnie. Au niveau civil, Le Mesurier était en relation avec le cabinet de conseil « Good Harbor », ce dernier étant lui- même en relation étroite avec les services de Coordination de Sécurité et de Contre-terrorisme nord-américains.

Le Mesurier est également lié à l’ « Olive Group », d’origine britannique, et à Academi, l’ex-Blackwater nord-américaine, deux organisations paramilitaires privées. Il a aussi pris part de manière active aux conflits armés d’Iraq, du Liban et de Palestine. Il est aussi le fondateur de la fondation Mayday Rescue, organisation à travers laquelle il a reçu plus de 20 millions de dollars de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (Usaid).

D’autres informations et détails publiés dans les médias européens indiquent qu’il reçoit aussi des aides financières d’entités privées des États-Unis, du Danemark et du Japon, ainsi que du milliardaire étasunien George Soros.

Sur la page web de Rusia Today, par exemple, on peut voir que l’organisation des Casques Blancs appartient  à la compagnie d’avocats « The Syrian Campaign », enregistrée à Londres et qui a maintes fois fait preuve de son opposition au Gouvernement de Damas.

D’un autre côté, cette organisation censément humanitaire et le dénommé « Observatoire Syrien des Droits de l’Homme », dont le siège se trouve à Coventry, près de la capitale du Royaume-Uni, font partie des objectifs de la Research, Information and Communications Unit (RICU), une branche du ministère de l’Intérieur britannique créée en 2012 pour lutter contre le terrorisme.

Thierry Messan, fondateur du Réseau Voltaire, fait remarquer que la RICU supervise  et s’implique dans « tout type d’associations prétendument humanitaires, afin de recueillir des informations, pouvoir envoyer des armes en Syrie et, d’une manière générale, fabriquer tout types de fausses informations sur ce qui se passe vraiment sur le terrain ».

UNE VÉRACITÉ INQUIÉTANTE

La vérité qui transparaît au sujet des Casques Blancs – une cinquantaine d’entre eux furent évacués vers Israël depuis le sud de la Syrie après la défaite des groupes terroristes au début de 2018 – est inquiétante car ils sont un « cheval de Troie », « obéissant à un agenda interventionniste élaboré par les gouvernements occidentaux et appuyés par des groupes de relations publiques », selon l’écrivain blogueur Max Blumenthal.

Leur volonté de faire tout leur possible contre la Syrie va plus loin. En fait, comme l’estiment Blumenthal, ou George Waters, l’ancien membre du célèbre groupe Pink Floyd, les Casques Blancs sont « une fausse organisation dont l’objectif réel est de faire  de la propagande en faveur des terroristes ».

En novembre 2016, la porte-parole du ministère des Affaires Étrangères russe, Maria Zajarova, prédisait qu’un documentaire sur les Casques Blancs pourrait obtenir un Oscar. « Ces personnes nous assurent qu’elles sauvent des milliers de vies mais, en même temps, elles produisent de fausses vidéos et n’ont même pas honte de diffuser leurs œuvres sur Internet… Et on se demande: s’agit-il de stupidité de leur part? D’un acte de routine quotidienne? Ou d’ambitions morbides?

María Zajarova avait raison, en effet. Un peu plus tard, « The White Helmets » (« Les Casques Blancs ») gagnait l’Oscar du meilleur film-documentaire pour 2017, ce qui est une preuve supplémentaire du pouvoir des agences de relations publiques occidentales et de leurs bonnes relations avec le pouvoir politique.

Et cette récompense fut attribuée alors que les réalisateurs présumés de ce film, Raed Saleh et Khaled Khatib, n’ont pas le droit de poser le pied sur le territoire des États-Unis parce qu’on les considère comme des membres d’organisations terroristes.

Il ne faut rien croire avant de l’avoir sérieusement vérifié et, dans le cas des Casques Blancs, rien ne peut être raisonnablement vérifié. Ils sont le reflet de l’aliénation et de l’irrationalité des prises de position des médias contre la Syrie qui font semblant d’ignorer qu’il s’agit d’une guerre imposée à un pays pendant plus de sept ans et qui a coûté presqu’un demi-million de vies, des blessés innombrables et des pertes économiques dépassant les 400 milliards de dollars.

Peo/arb/pgh

*Correspondant de Prensa Latina en Syrie.

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