Quito, 22 avril (Prensa Latina) Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, l’ancien chancelier d’Équateur, Ricardo Patiño, s’élève contre la persécution politique dont il est victime de la part du gouvernement national.
« Il y a quelques heures le juge aux affaires pénales de Latacunga a prononcé une peine de prison préventive à mon encontre. Il a même déclaré avoir lancé contre moi une alerte rouge sur Interpol. Cet acte -que l’on peut qualifier de grossier- est une preuve flagrante de la persécution politique à laquelle je suis soumis et n’aura aucune conséquence sur le plan international », a expliqué Ricardo Patiño, qui a aussi été ministre de la Défense.
Selon lui, il s’agit d’une mesure de rétorsion pour sa prise de parole lors d’une réunion interne du Mouvement Politique de la Révolution Citoyenne, à la fin du mois d’octobre de l’année dernière, où il avait appelé les militants du parti à se joindre au peuple qui manifestait alors pacifiquement dans les villes, sur les routes et devant les bâtiments publics pour s’opposer à la politique gouvernementale.
À ce sujet, il a tenu à rappeler que les mesures de l’exécutif -mené par le président Lenin Moreno- incluent des dizaines de milliers de licenciements, des plans pour privatiser les biens de l’État, une hausse du prix des carburants et un manque d’attention total envers les problèmes des pêcheurs, des artisans et des petits et moyens agriculteurs.
Sans oublier la récente signature d’un accord avec le Fond Monétaire International, qui, selon lui, augmentera la récession, le chômage et la pauvreté.
« On me condamne à de la prison préventive parce que j’ai appelé à manifester dans la rue. Le droit à l’opposition et à la résistance est un droit constitutionnel de tous les citoyens », a-t-il insisté, remarquant que cette peine faisait suite à un refus d’arrestation préalable pour avoir mentionné à la télévision que, face « une justice partiale dressée contre les fonctionnaires ayant servi dans le gouvernement de RafaëlCorrea (ancien président du pays) », il se pourrait bien qu’il envisage de quitter le pays.
Ricardo Patiño en a profité pour également rappeler que l’ancien vice-président de la République, Jorge Glas, est toujours en prison pour un délit présumé d’association illégale, délit pour lequel aucune preuve n´a été fournie.
Puis il a mentionné la situation de Correa, contre lequel on avait lancé un mandat de détention à la suite d’un procès truffé d’inconsistances et de contradictions.
Selon lui, la persécution dont il fait l’objet est due à la franchise, aux prises de position et au courage des députés du parti Révolution Citoyenne qui se sont faits l’écho d’une dénonciation de corruption impliquant l’actuel président et les proches de sa famille, accusés d’avoir possédé des comptes dans des paradis fiscaux à l’époque où il (Lenin Moreno) était vice-président de la République.
« Je suis sorti de tout ça de manière légale. Je me trouve maintenant sur un autre type de territoire. Nous allons nous défendre avec le front haut parce que nous sommes honnêtes, parce que nous sommes propres, parce que nous sommes intègres, parce que nous avons toujours été aux côtés de notre peuple et que nous continuerons à l’être », a-t-il affirmé.
L’allocution de Patiño est apparue sur les réseaux sociaux quelques heures après que les autorités aient lancé un mandat de prison préventive à son encontre et qu’elles aient demandé à Interpol de le mettre sur la liste rouge afin de le localiser et de le ramener à Quito.
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