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Nouvelle offensive des États-Unis pour interdire les exportations de pétrole iranien

Par Masiel Fernández Bolaños *

La Havane, 26 avril (Prensa Latina) L’offensive du gouvernement des États-Unis pour empêcher que l’Iran exporte son pétrole se heurte à des critiques et fait naître des craintes quant aux conséquences d’une telle mesure.

 

En novembre dernier, les États-Unis ont accordé des exemptions de six mois à des pays comme la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Turquie, l’Italie et la Grèce à condition que ces pays réduisent progressivement leurs achats de pétrole brut àTéhéran.

Cependant, la Maison Blanche a annoncé qu’elle mettrait un terme à ces exemptions à partir du 2 mai.

Cette mesure s’ajoute aux autres sanctions qui ont été renforcées par le président Donald Trump après que ce dernier ait décidé de se retirer de l’accord nucléaire signé en 2105 entre l’Iran et le G 5+1.

Plusieurs gouvernements, parmi lesquels celui de l’Iran, bien sûr, mais aussi ceux de la Chine et de la Turquie, ont remis en cause l’aspect extraterritorial de cette mesure et les dommages économiques qui en seront la conséquence.

Le Ministère des Affaires Étrangères chinois a réaffirmé qu’il refusait de se plier à cette interdiction et a exigé que la coopération entre Beijing et Téhéran soit respectée tout en mettant en garde sur les conséquences déstabilisatrices d’une telle mesure sur le marché mondial.

« Cette nouvelle offensive pourrait exacerber la situation au Moyen-Orient (…) nous demandons donc avec insistance que les États-Unis reviennent à une attitude responsable et jouent un rôle constructif », a déclaré le porte-parole chinois, Geng Shuang.

Pendant ce temps, l’Irak a déjà annoncé qu’elle maintiendrait ses importations de pétrole iranien, en dépit des sanctions décrétées par les États-Unis contre Téhéran.

Le porte-parole du Ministère irakien de l’Énergie, Musab Al-Mpdares, a expliqué que son pays importait environ 800 mille mètres cubes de pétrole iranien pour alimenter des centrales électriques qui génèrent quelques deux mille 800 mégawatts.

Al-Mpdares a précisé qu’il existait des projets pour augmenter ce volume qui passerait à presque un million de mètres cubes, ce qui permettrait aux centrales électriques irakiennes de produire trois mille 500 mégawatts.

Le porte-parole a également indiqué que les besoins des usines locales s’élèveront à 18 mille mégawatts pour l’été et que, pendant quelques temps, l’Iran fournira mille 200 mw quotidiennement pour pouvoir satisfaire ces besoins.

Afin de pouvoir échapper aux sanctions anti-iraniennes imposées par Washington, Téhéran et Bagdad utilisent leurs monnaies locales pour cet échange commercial.

La Corée du Sud, quant à elle, a fait savoir qu’elle enverrait aux États-Unis une équipe de spécialistes pour essayer de prolonger ses importations de pétrole iranien sans avoir à subir les sanctions de Washington.

Selon la presse locale, ces sanctions nord-américaines inquiètent Séoul car la Corée du Sud est le plus grand importateur de pétrole iranien en Asie.

Les nouvelles mesures pourraient donc porter un coup dur à l’industrie pétro-chimique sud-coréenne qui dépend fortement des dérivés du pétrole brut perse.

L’inde est le second plus grand acheteur de pétrole iranien. Les États-Unis ayant refusé de prolonger l’exemption à New Delhi, le Gouvernement indien cherche donc à compenser par d’autres moyens ce déficit en pétrole brut.

Les planificateurs stratégiques indiens sont inquiets à court terme, étant donné que les besoins énergétiques de l’Inde ne peuvent être satisfaits que par les importations de brut.

De son côté, l’Union Européenne (UE) regrette la décision nord-américaine de mettre fin aux exemptions accordées aux pays se pourvoyant en pétrole brut auprès de Téhéran car ces nouvelles restrictions mettent en péril l’accord nucléaire passé avec l’Iran.

Selon la porte-parole de l’UE, Maja Kocijancic, « cette décision de Washington risque de porte un coup fatal à l’accord nucléaire avec l’Iran, qui est un élément clef dans l’architecture mondiale pour la non-prolifération des armes atomiques et qui a été approuvé à l’unanimité par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le risque, d’ailleurs, n’est pas seulement régional mais bien pour toute la planète ».

Maja Kocijancic a répété que l’UE continuera de respecter les termes de l’accord passé avec Téhéran tant que l’Iran respectera la totalité de ses engagements dans le domaine nucléaire.

En ce qui concerne le président iranien, Hasan Rohani, il a assuré que son pays continuerait à exporter son « or noir » qu’elles que soient les sanctions imposées par Washington.

« Pendant les 40 dernières années, les États-Unis n’ont pas arrêté d’ourdir quotidiennement des conspirations contre la République Islamique. Toutes se sont terminées par un échec. Et ça ne va pas changer », a déclaré Rohani lors d’une réunion ministérielle.

« La décision de Donald Trump d’annuler les exemptions pour l’achat de brut iranien a pour objectif d’asphyxier notre pays mais elle ne mènera nulle part », a-t-il ajouté.

« Et », a-t-il conclu, « contrairement à ce que pense le chef de la Maison Blanche, il ne pourra pas réduire les exportations de pétrole brut de notre pays. C’est impossible parce que les moyens pour le vendre sont multiples et nous les utiliserons ».

arb/mfb/cvl

*Journaliste de la Rédaction Économique de Prensa Latina

 

 

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