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Défense de l´ambassade du Venezuela aux États-Unis

Par Martha Andres Roman

Washington, 29 avril (Prensa Latina) Des activistes qui se trouvent à l´intérieur de l´Ambassade vénézuélienne dans cette capitale cherchent à éviter que le Gouvernement étasunien ne remette ce bâtiment à l´opposition du pays sud-américain.

 

Lors d´un entretien téléphonique accordé à Prensa Latina, la nord-américaine Margaret Flowers, codirectrice de l´organisation Popular Resistance, a expliqué les objectifs de cette initiative et pourquoi ces activistes considèrent que leur présence dans cette mission est légale, étant rentrés avec l´autorisation du Gouvernement constitutionnel de Caracas.

« Les autorités vénézuéliennes ne nous ont pas demandé de venir. Lorsque nous avons vu que la police étasunienne était en train de remettre des propriétés du Venezuela à l´opposition, comme le consulat de New-York ou des bâtiments à Washington D.C., nous nous sommes approchés de l´ambassade pour aider, et nous sommes maintenant ici depuis deux semaines », a-t-elle manifesté.

Selon Flowers, l´objectif est de continuer à l´intérieur de la légation jusqu´à ce que le Gouvernement de Nicolas Maduro, que Washington ne reconnait pas comme mandataire malgré le fait qu´il ait été élu en 2018 avec 68 pour cent des suffrages exprimés, puisse obtenir un type d´accord qui lui permette de protéger cet espace.

Un communiqué diffusé sur le réseau social Facebook explique que les activistes, qui se sont dénommés Collectif de Protection Civile de l´Ambassade, travaillent sur place pendant la journée, organisent des événements durant la soirée et dorment sur des sofas la nuit.

Les événements du soir ont jusqu´à maintenant inclus des séminaires concernant le créateur de WikiLeaks, Juilan Assange; la situation à Haïti; la politique étrangère des États-Unis en Afrique; la guerre au Yémen ou la situation politique au Venezuela.

Flowers a affirmé que les États-Unis tentent de soutenir un coup d´État par l´utilisation de Juan Guaido, député de l´Assemblée Nationale (inhabilitée depuis 2016) qui s´est autoproclamé président en charge du pays sud-américain en janvier dernier.

« Cet effort a été vain, Maduro reste en charge du pays et Guaido n´a aucun pouvoir. Mais Washington tente d´agir comme si cela n´était pas un échec, et tente donc de remettre des biens et des bâtiments à Guaido », a soutenu l´activiste pour qui cette action marque « un terrible précédent ».

Suite au départ, dans la journée de jeudi, des derniers diplomates vénézuéliens qui se trouvaient toujours présents dans l´Ambassade, en raison du délai octroyé par l´administration de Trump pour qu´ils abandonnent le pays, l´activiste a exprimé qu´ils s´attendaient à ce que les services secrets tentent de les évacuer le jour même.

« Kevin Zeese, avocat et également codirecteur de Popular Resistance, a été en contact avec ces agences lors des derniers jours, mais personnes ne nous a dit s´ils venaient ou quand est-ce qu´ils le feraient », a-t-elle indiqué.

« S´ils arrivent et nous arrêtent: de quoi nous accuseraient-ils? Nous ne sommes pas rentrés par effraction, nous sommes ici légalement, nous sommes invités, on nous a donné les clefs. Nous ne sommes pas sûrs que cela ait lieu », a-t-elle ajouté.

L´envoyé spécial des États-Unis pour le Venezuela, Elliott Abrams, a exprimé jeudi dernier que les activistes « violent la loi » par leur présence au sein de l´Ambassade de la nation latino-américaine, puis a insisté sur le fait qu´ils devaient quitter les lieux, sans mentionner de délai ou une possible évacuation.

Abrams a déclaré à des journalistes que la légation est un territoire souverain du Venezuela, raison pour laquelle elle doit être sous le contrôle de Guaido, l´unique Gouvernement de ce pays que les États-Unis « respectent et reconnaissent ».

Mais les participants à cette action de défense de l´ambassade ont signalé dans un communiqué que, « selon l´article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, ces locaux sont inviolables et les agents de l´État d´accueil ne peuvent y pénétrer sans le consentement du chef de la mission (diplomatique) ».

« Il y est de plus stipulé que l´État récepteur a l´obligation spéciale d´adopter toutes les mesures adéquates pour protéger ces lieux de toute intrusion ou dommage », ont-ils spécifié.

« Que cela leur plaise ou non, le Gouvernement de Maduro est en réalité celui qui est au pouvoir au Venezuela, et il est reconnu par les Nations Unies », a signalé une autre des activistes présents sur place, Medea Benjamin, cofondatrice de Code Pink.

« Ce plan orchestré par Trump pour créer un Gouvernement parallèle et ensuite prendre simplement le contrôle des locaux diplomatiques est totalement absurde, sans précédents et illégal », a-t-elle manifesté.

Selon Benjamin, peu importe si l´on soutien Maduro ou non, il s´agit de défendre le droit international et de s´opposer à un coup d´État. « C´est pour cela que nous sommes décidés à protéger l´Ambassade d´une prise de possession hostile », a-t-elle insisté.

Les passants qui transitent aux abords du bâtiment situé au numéro 1099 de la rue 30 de Washington D.C. peuvent ainsi actuellement lire sur sa façade des messages comme: « Ôtez vos mains du Venezuela », « Non à la guerre pour le pétrole », « Empêchez le coup d´État », ou encore « Fin des sanctions meurtrières ».

peo/ale/mar

 

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