Par Armando Reyes Calderín
Beyrouth, 16 mai (Prensa Latina) Une guerre entre l’Iran et les États-Unis serait une catastrophe régionale, estime le directeur du Centre des Études Arabes et Islamiques de l’Université Nationale d’Australie, Amin Saikal, dans un article paru hier à Beyrouth.
Bien que l’Iran et les États-Unis affirment ne pas vouloir de conflit armé, leurs dernières prises de position et leurs actions se rapprochent chaque jour davantage à la conflagration qu’ils disent vouloir éviter, a affirmé Amin Saikal.
Le Pentagone a augmenté sa présence dans la région en y amenant le porte-avions USS Abraham Lincoln et un groupe d’attaque comprenant des bombardiers B52H alors que la République Islamique qualifie ce déploiement de guerre psychologique destinée à préparer un affrontement en bonne et due forme.
Depuis son accession à la présidence, Donald Trump veut en découdre avec l’Iran. Pour Washington, Téhéran est la source de tous les maux dans la région, raison pour laquelle Trump a totalement abandonné la politique de compromis menée par son prédécesseur, Barack Obama.
Trump veut que le gouvernement iranien change; il a donc recours à des sanctions et adopte une attitude agressive dans le but de déconsidérer la nation perse et de réduire son influence dans la région.
Pour ces mêmes raisons, explique Saikal, Washington tient à soutenir Israel, son principal allié, et à forger des liens entre Tel Aviv et les pays arabes opposés à l’Iran, en particulier avec les pays du Golfe Persique (ou Arabique).
Plusieurs décisions prises par le président milliardaire des États-Unis vont dans ce sens: du retrait de l’accord nucléaire signé en 2105, à la réimposition du boycott contre l’Iran et à la qualification de « terroriste » utilisée par les autorités nord-américaines pour décrire le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique d’Iran.
Le conseiller à la Sécurité Nationale des États-Unis, John Bolton, et le secrétaire d’État, Mike Pompeo, assurent tous deux que Washington ne cherche pas la guerre mais, de l’avis du directeur des Études d’Arabe d’Australie, les démarches successives qu’ils prennent semblent indiquer le contraire.
« … nous ne cherchons pas la guerre contre le régime iranien, mais nous nommés prêts à répondre à toute attaque », insiste Bolton.
Dans le cas où les choses en arriveraient là, l’Iran ne serait pas de taille à contrer la puissance de feu des nord-américains, estime Saikal.
Le Pentagone aurait ainsi la possibilité de détruire les installations militaires, les bases nucléaires et les infrastructures essentielles et, de plus, fait remarquer Saikal, il pourrait empêcher le blocus du détroit d’Ormuz par lequel transite 30 pour cent du pétrole mondial.
Cependant, la riposte de l’Iran à ce scénario coûterait très cher aux États-Unis, à Israël et à l’Arabie Saoudite, prédit-il.
Ses alliés du Hezbollah au Liban, en Irak et en Syrie ont déjà annoncé leur appui total à la République Islamique et, grâce à eux, Téhéran pourrait mettre en place une stratégie de guerre asymétrique utilisant ses missiles à courte, moyenne et longue portée.
Sans oublier que la République Islamique ne serait pas le seul théâtre de cette conflagration car le bruit des armes convertirait en enfer la totalité du Moyen-Orient, tant pour les participants directs que pour tous les autres pays de la région
peo/tgj/arc/cvl