Belgrade, 27 mai (Prensa Latina) Le président de Serbie, AleksandarVucic, se présente aujourd´hui devant l´Assemblée Nationale (Parlement) pour exposer et débattre du conflit concernant le Kosovo, province rebelle qui a déclaré son indépendance unilatérale en 2008.
La session spéciale se tient cette après-midi et commencera par la présentation d´un rapport détaillé du mandataire sur les gestions réalisées depuis le début de son mandat en 2017 dans le but de trouver une solution négociée au différent de longue date qui a connu des affrontements cruels dans les années 90.
Ce document relate les moments du dialogue Belgrade-Pristina à Bruxelles depuis 2011, avec la médiation de l´Union Européenne (UE), jusqu´à sa quasi suspension il y a un an en raison d´entraves de la part du Kosovo, ainsi que les contacts présidentiels avec des leaders européens, des États-Unis et de pays de la région.
À la suited´une rencontre fin avril avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, à laquelle ont également participé le président et le premier ministre kosovares, et un sommet de la région le 9 mai à Tirana, Vucic a reconnu son échec lors de ces tentatives de dialogue.
Il a alors déclaré que tant l´Occident que les leaders des pays voisins ne reconnaissent les prémisses de Belgrade pour un accord de compromis et se limitent à la reconnaissance serbe de l´indépendance de cette province comme unique voie de solution.
Y compris ses propositions de réaliser une redéfinition des limites territoriales dans le cadre d´un accord ont été rejetées.
Face à cette situation, qu´il qualifie d´extrêmement difficile pour la Serbie, le mandataire a décidé de se rendre devant le parlement pour écouter les députés et prendre note de propositions et suggestions, s´y présentant accompagné de la première ministre, Ana Brnabic, et du chef du Bureau de l´exécutif pour le Kosovo et Metohdija, Marko Djuric.
Les intentions de Vucic peuvent cependant être assombries par la décision d´une partie de l´opposition de ne pas assister à la session.
Il s´agit des Démocrates, unis la semaine dernière au sein d´un unique parti, et des forces intégrant le mouvement Union pour la Serbie (SzS), les mêmes qui demandaient jusqu´à maintenant aux organes du pouvoir d´analyser le sujet kosovar devant le législatif.
Pour boycotter la session, ils allèguent qu´il s´agit làd´une farce du président et se déclarent opposés à toute participation dans des affaires qui proviennent des actuels pouvoirs étatiques, les qualifiants d´autoritaires et les accusant de corruption.
Bien que Pristina est accédé au dialogue avec Belgrade à Bruxelles en 2011, elle n´a pas respecté son unique obligation accordée : la formation de l´Association de Communautés Serbes, considérée comme la garantie de subsistance des serbes de cette province.
Puis il y a eu une escalade d´actions albano-kosovares qui se sont matérialisées en novembre dernier par l´application d´une taxe de 100 pour 100 sur les marchandises serbes, violant l´Accord Centre-européen de Libre Échange (CEFTA).
Ont ensuite suivi la création de l´Armée du Kosovo, autre violation de la Résolution 1244 du Conseil de Sécurité de l´ONU, et l´adoption au parlementkosovar d´une Plateforme pour le Dialogue avec une série d´exigences, comme la reconnaissance inconditionnelle de son indépendance et des compensations multimillionnaires que Belgrade considèrent comme inadmissibles.
Tel est le panorama qui se présente aujourd´hui devant les députés et au sujet duquel la présidente du législatif, Maja Gojkovic, les a convoqués, demandant la « participation de tous ».
Mais il y a des indices amenant à penser que ses appels ne seront pas entendus par tous au sein de l´opposition, dont une partie n´appelle qu´à la chute du président dans le but de reprendre le pouvoir.
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