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Ola Bini toujours emprisonné sans preuve en Équateur

Par SinayCespedes Moreno

Quito, 31 mai (Prensa Latina) Le programmateur suédois Ola Bini est toujours emprisonné en Équateur, où on lui a refusé une liberté sous caution, alors même qu´il n´existe toujours pas de preuves concrètes qui démontrent un prétendu attentat contre le système informatique national.

La décision a été prise par la juge YadiraProaño au sein d´un tribunal de la Cour Nationale de Justice chargé d´analyser la demande de changement de mesure de prison préventive imposée au cyber-activiste résidant dans ce pays depuis 2013.

Bini a été arrêté par des membres de la police nationale à l´aéroport international Mariscal Sucre de cette capitale d´où il devait voyager pour le Japon, et ce peu après que le statut de réfugié politique est été retiré au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, après sept années passées au sein de l´ambassade de Quito à Londres.

L´un des motifs de l´arrestation du suédois a été son amitié avec Assange, qui l´a amenée à lui rendre visite à plusieurs reprises au sein du siège diplomatique.

Jusqu´à maintenant, aucune preuve n´a pu être présentée concernant la prétendue atteinte aux fameux systèmes informatiques, ni d´aucun lien de Bini avec WikiLeaks, site digital responsable de la divulgation de milliers de documents au sujet des pratiques irrégulières des États-Unis.

Cependant, la juge YadiraProaño a considéré que compte tenu de l´impossibilité du tribunal de déterminer de possibles victimes du délit, l´investigation devait continuer avec cette mesure de détention imposée.

Elle s´est également basée sur le plaidoyer du Ministère Public quant au manque de collaboration dans l´enquête en cours de la part du détenu, lequel insiste être innocent.

Des livres sur des thèmes informatiques, des équipements et des clés USB retrouvés au logement de l´inculpé sont d´autres éléments qui ont été pris en compte.

Détenu depuis le 12 avril dernier au Centre de Détention Provincial El Inca, Bini doit comparaitre aux audiences en vidéoconférence car la juriste lui a refusé de le faire physiquement.

Alors que l´informaticien est toujours en prison, sa défense maintient qu´il s´agit d´une procès comprenant des irrégularités et des violations des droits de leur client depuis le début, lorsqu´il a été arrêté et que l´équipe légale n´en a pas été notifié.

L´affaire a provoqué de nombreuses critiques, non seulement en Équateur, mais également au niveau international, et les demandes de libération de Bini et d´Assange se sont unies.

Les réseaux sociaux se sont transformés en un espace de lutte pour les droits des deux informaticiens et contre la posture du gouvernement équatorien, qui estime que l´amitié de Bini avec Assange est un fait aggravant.

Des organisations sociales, ainsi que des personnalités équatoriennes et internationalesont exprimé leur préoccupation au sujet de cette situation et le manque d´informations réelles sur l´enquête en cours.

D´autre part, le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire et le rapporteur sur la Liberté d´Expression, David Kaye, ont demandé à l´exécutif équatorien d´apporter des informations sur la détention du suédois.

Des organisations non gouvernementales défendant notamment la liberté d´expression se sont également jointes à ces pétitions.

Ola Bini a récemment écrit une carte au président équatorien, Lenin Moreno, dans laquelle il décrit sa détention comme un attentat aux droits de l´Homme et constitutionnels de ce pays.

Dans la missive, datée du 22 mai dernier, le cyber-activiste signale : « On enquête sur moi pour avoir attaqué des systèmes informatiques, le procureur ne dit rien de plus, excepté le fait que j´ai des livres suspects. Mais quel système ai-je attaqué ? Quand ? Comment ? Vous savez surement, vous, monsieur le président ? Moi, par contre, non ».

Bini a également nié la prétendue relation qu´il aurait, selon le gouvernement, avec le leader du mouvement de la Révolution Citoyenne Ricardo Patiño (ancien membre du gouvernement de l´ex-président Rafael Correa et actuellement dans le viseur de l´exécutif de Lenin Moreno), qu´il a dit ne pas connaitre.

Le suédois a ensuite rejeté l´idée selon laquelle il travaille pour déstabiliser le gouvernement actuel et a conclu sa carte par : « laissez-moi partir et nous pourrons ensuite oublier que tout cet incident honteux ait existé ».

Cette affaire a de nouveau attiré certaines attentions sur l´Équateur, critiqué pour avoir retiré l´asile politique à Assange et appliquer des mesures impopulaires au niveau national, en plus de se rapprocher plus que sensiblement des États-Unis et d´organismes internationaux comme le Fond Monétaire International.

peo/tgj/scm

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