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Un rapporteur de l´ONU demande de mettre un terme à la persécution collective contre Assange

Nations Unies, 31 mai (Prensa Latina)Après avoir rendu visite à Julian Assange au sein de la prison de Londres où il est détenu, le rapporteur spécial de l´ONU sur la torture, Nils Melzer, a demandé à mettre fin à la persécution collectiveà laquelle le fondateur de WikiLeaks est soumis.

L´expert indépendant des Nations Unies craint que les droits de l´Homme d´Assange puissent être sérieusement violés et malmenés s´il est extradé aux États-Unis.

Melzer a dit se sentir alarmé par l´annonce du Département de la Justice nord-américain des 17 chefs d´accusation contre Assange sous le régime de la Loi d´Espionnage, datant de la première guerre mondiale et dont l´application est critiquée. Si le journaliste australien est reconnu coupable il pourrait alors encourir jusqu´à 175 ans de prison.

« Cela pourrait se transformer en une sentence à vie sans liberté conditionnelle, ou possiblement y compris la peine de morts si d´autres chefs d´accusation sont ajoutés dans le futur », a averti Melzer.

« Lors des 20 ans que j´ai passé à travailler avec des victimes de la guerre et de la persécution politique, je n´ai jamais vu un groupe d´États démocratique s´organiser pour isoler, diaboliser et abuser d´une seule personne durant autant de temps et avec aussi peu de considération pour la dignité humaine », a-t-il alerté.

« En 2010, lorsque WikiLeaks a commencé à publier des évidences de crimes de guerre et de torture commis par l´armée étasunienne, plusieurs pays ont alors débuté une action soutenue et concertée dans le butd´extrader l´australien aux États-Unis pour qu´il y soit jugé », a exposé le rapporteur.

Ajoutant que « depuis lors, s´est déchainée une campagne implacable d´harcèlement, d´intimidation et de diffamation contre Assange, non seulement aux États-Unis mais également au Royaume-Uni, en Suède, et plus tard en Équateur ».

Cette campagne a inclut une séries de déclarations humiliantes, dégradantes et menaçantes dans la presse et sur les réseaux sociaux, tout comme de la part de figures politiques et de juges impliqués dans les procès contre le journaliste australien, a souligné Melzer, qui est cité par le site d´information de l´ONU.

« Même si Assange ne se trouve pas dans une situation d´isolement total, les limitations de fréquence et de durée des visites de ses avocats, ainsi que le manque d´accès aux archives et aux documents de son dossier l´empêchent de préparer une défense adéquate », a-t-il manifesté.

Puis il a également souligné la vulnérabilité de la santé d´Assange, en faisant référence au confinement arbitraire, à l´isolement, au harcèlement et à l´espionnage qu´il a dû affronter ces dernières années au sein de l´ambassade équatorienne de Londres, où il était réfugié.

Lors de la visite au fondateur de WikiLeaks, deux médecins spécialisés en victimes de torture ont accompagné Melzer dans le but d´évaluer la santé de l´australien.

Selon le rapporteur de l´ONU, le Royaume-Uni a l´obligation de garantir à Assange l´accès sans restrictions au conseil légal et à la préparation adéquate de sa défense.

Il a enfin appelé le Gouvernement britannique à ne pas extrader Assange aux États-Unis, ou vers un autre État qui ne garantisse pas de ne pas le transférer ensuite vers ce pays nord-américain.

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