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Russie et Chine: une 5G qui inquiète Washington

Par António Rondón García

Moscou, 12 juin (Prensa Latina) La Russie et la Chine ont décidé d’unir leurs efforts pour la technologie 5G, ce qui semble beaucoup inquiéter les États-Unis, aujourd’hui engagés dans une guerre commerciale contre le géant asiatique pour, entre autres, entraver l’avance technologique de ce dernier.

L’intention de Washington en déployant une forte campagne contre la compagnie chinoise Huawei -dont les travaux et le développement du réseau wifi 5G sont déjà très avancés- était de faire obstacle à Pékin pour l’empêcher de prendre la tête dans la recherche et l’application de cette nouvelle technologie.

Et, en effet, c’est une bien mauvaise nouvelle pour Washington que cet accord qui vient d’être signé entre Huawei et la compagnie russe de téléphone mobile en présence du président russe, Vladimir Putin, et de son homologue chinois, Xi Jinping, à la veille du XXIIIème Forum Économique International de Saint Pétersbourg.

Cet accord sino-russe soulève bien des inquiétudes, comme on peut s’en apercevoir en consultant la presse nord-américaine,  et la Maison Blanche semble avoir compris trop tard son erreur d’avoir acculé le géant de l’informatique chinois à chercher une alliance avec Moscou.

Ce qui signifie que la Chine va mettre tout son potentiel au service de la Russie pour développer une technologie de pointe qui prévoit des vitesses pouvant aller jusqu’à 20 gigabits par seconde et favoriser ainsi ce qu’on appelle l’IT (« Internet of Things », c’est-à-dire l’ « internet des Choses », où tout objet pourra devenir un relais wifi et pas seulement le portable, la tablette ou l’ordinateur, et permettre ainsi l’essor de l’économie digitale et de la robotique).

MTC, la compagnie russe de Télé-Systèmes Mobiles, prévoit d’investir 20 milliards de roubles (394 millions 594 mille dollars) pour le développement national du réseau 5G et  a récemment signé un accord avec le gouvernement de Moscou pour lancer des expériences-pilote dans la capitale russe.

C’est ainsi que la Russie, alliée à la Chine, pourrait offrir une véritable alternative technologique. Les spécialistes russes parlent maintenant de remplacer sur tous les portables le système nord-américain Android par le système opératif russe Avrora.

Washington a interdit à Android  de coopérer avec Huawei, qui est le plus grand producteur de téléphones mobiles en Chine et le troisième au rang mondial, après Samsung et Apple.

La Russie est en train de développer au moins deux parcs technologiques, celui de  Skolkovo, a l’extérieur de Moscou, et celui d’Innopolis, à Kazan, la capitale de la République de Tatarstán. C’est là que se trouvent les nouvelles générations de programmateurs qui combinent travail et recherche pour trouver des solutions d’avenir.

L’objectif d’Innopolis est de former des spécialistes en métadonnées (« big data » ou données massives), l’ensemble des données informatiques étant devenu si volumineux qu’il dépasse l’intuition et les capacités humaines d’analyse et même les outils informatiques classiques de gestion de base de données ou de l’information;  ces spécialistes doivent donc faire des recherches et innover dans le domaine de la cybernétique, de l’intelligence artificielle (IA) et de l’Internet des Choses (IT), entre autres.

Tout ceci implique que la Russie n’arrive pas non plus les mains vides à cette coopération avec la Chine pour progresser ensemble dans les technologies de pointe, ce qui rend encore plus solide cette nouvelle alliance sino-russe.

Dans ce domaine, Washington désirait isoler Pékin. C’est le contraire qu’il se passe car, maintenant, les États-Unis ont en face d’eux le potentiel uni de la Chine et de la Russie, non seulement sur le plan technologique mais, également, au niveau géostratégique. « Nous avons de nombreux points en commun », a affirmé Putin, en parlant de la Chine.

On s’attend à ce que La 5G arrive en Russie dans les trois années qui viennent. Des tests préalables auront lieu avant de finaliser, en 2019, le Centre des Expositions de l’Économie Nationale, à Moscou.

Pour donner naissance à cette nouvelle technologie, qui pourrait s’avérer être une véritable révolution et l’un des événements technologiques les plus importants de ces dernières décennies, plusieurs compagnies ont uni leurs forces en Russie: MTS, Vimplecom, Megafon et la compagnie d’État Rostelecom.

En fait, Megafon a déjà réalisé l’année dernière les premiers tests de 5G, bien qu’il soit encore nécessaire de passer à des expériences à plus grande échelle avec des appareils pour être certain de son efficacité. Son futur prix, sur le marché russe, serait de 200 à 300 dollars, au moins.

Certains experts considèrent que la forte concurrence et les guerres commerciales entre deux colosses comme la Russie et la Chine peuvent amener à une régionalisation de l’espace 5G, au lieu de le rendre universel comme c’est le cas actuellement avec Internet.

En février dernier, le général James L. Jones, ancien conseiller à la Sécurité Nationale (2009-2010), a admis que ceux qui refuseraient de coopérer avec Huawei, qui a 16 mille patentes enregistrées, prendraient le risque de prendre du retard dans le développement de la 5G.

Les maux de tête de Washington n’ont pas diminué depuis; au contraire, puisque les États-Unis risquent maintenant de perdre l’hégémonie mondiale qu’ils ont toujours eue sur Internet et sur tout le potentiel qui s’annonce en matière d’Intelligence Artificielle (IT).

Peo/jf/to

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