Par Elizabeth Borrego Rodriguez
Caracas, 22 juin (Prensa Latina) La visite au Venezuela de la haute commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, s’est déroulée dans un climat peu favorable à l’opposition politique du pays.
Les tensions accumulées depuis quelques jours par la révélation d’une trame de corruption sur des fonds prétendument destinés à des fins humanitaires, a en quelques sortes été l´antichambre de l’arrivée de l’ancienne présidente chilienne, qui, dans le cadre de son programme, a rencontré des représentants du Gouvernement et des secteurs opposés au pouvoir.
Précédemment, le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, a présenté des preuves liant le dirigeant de l’opposition Juan Guaidó, qui s´est autoproclamé président du pays en janvier dernier, à un réseau criminel complexe de détournement de fonds, découvert grâce à des données fournies par les renseignements colombiens au média PanAm Post.
L’enquête, publiée le 14 juin, a fourni des preuves de détournement de capitaux destinés à l’aide humanitaire et de fraude par les représentants désignés en Colombie dudit président autoproclamé et titulaire de l’Assemblée Nationale -parlement inhabilité par la Cour Suprême de Justice-.
Rossana Barrera et Kevin Rojas, exécuteurs des ressources pour la prise en charge des déserteurs vénézuéliens entrés sur le territoire colombien, ont été signalés pour détournement de fonds sous leur garde, ainsi que pour avoir gonflé les chiffres des desdits militaires déserteurs dans le but de s´approprier les sommes leur étant destinées.
La raison pour laquelle il n’y avait pas d’argent disponible pour loger les déserteurs des Forces Armées Nationales Bolivariennes à Cucuta est simplement la corruption des fonds affectés à ces fins, a révélé PanAm Post, dont la politique éditoriale est pourtant très loin de sympathiser avec le gouvernement bolivarien.
Le titulaire de la Communication a souligné que la publication de ces preuves par un média de droite confirme l’échec de l’opposition vénézuélienne dans son plan de prise du pouvoir.
Rodriguez a également montré des captures d’écran des conversations entre Roberto Marrero, le bras droit de Guaidó, arrêté depuis pour ses liens avec une cellule terroriste, et une personne connue sous le nom de Rossana de Cúcuta dans le but d´utiliser les fonds reçus pour engager des tueurs à gages.
L’argent serait utilisé pour recruter des groupes armés provenant d’autres pays d’Amérique latine pour promouvoir la déstabilisation au Venezuela, face à quoi Marrero s’est engagé à payer entre 500 mille et 700 mille dollars par jour, selon les échanges divulgués.
En réponse, Guaidó lui-même a promis de mener une enquête approfondie au sujet de cette plainte, affirmant qu’il s’agissait de fonds privés et non publics, mais le parquet vénézuélien a confirmé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les faits.
La campagne putschiste, commandée depuis le 23 janvier par ce président autoproclamé avec le soutien des États-Unis, fait ainsi face à l’une des preuves les plus évidentes de ses véritables intentions de pouvoir, après l´échec de ses appels à la désertion massive des militaires et la faible popularité de ses dirigeants.
Le scandale de corruption n’a pas surpris le Gouvernement, mais a démontré que la fameuse aide humanitaire a été pillée par l’opposition, a déclaré à ce sujet le président vénézuélien, Nicolas Maduro, qui a qualifié le réseau de corruption de moquerie envers Washington.
La droite vénézuélienne a ri au nez des États-Unis en s’appropriant ces ressources pour financer ses opérations à la frontière avec la Colombie et, au passage, elle s’est elle-même volée, a-t-il ajouté.
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