Bogotá, 25 juin (Prensa Latina) Les communautés affectées par la violence en Colombie ont manifesté hier leur soutien à la stratégie du mouvement « Défendons la Paix », et notamment à la pétition pour obtenir un million de signatures afin de créer 16 sièges supplémentaires au Parlement pour défendre leurs droits.
Dans une lettre ouverte diffusée sur « Contagio Radio de Colombia », les organisations sociales des communautés les plus touchées par le conflit armé et la violence politique ont fait savoir qu’elles soutenaient également le travail de la Juridiction Spéciale pour la Paix, la Vérité, la Justice et la Réparation des Dommages(JEP).
« L’application de l’accord de paix signé entre l’État et les FARC-EP (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple), est essentielle pour la démocratie », insiste cette lettre.
En outre, ce document propose de renouer le dialogue avec l’Armée de Libération Nationale (ELN, guérilla toujours active) afin de pouvoir s’acheminer vers une paix stable et durable en Colombie.
Les chefs de communauté ont aussi condamné l’escalade des assassinats perpétrés contre leurs dirigeants sociaux ainsi que l’augmentation des déplacements forcés et les intimidations.
Ils se sont aussi prononcés contre la décision du Gouvernement National de reprendre l’aspersion du glyphosate pour éradiquer la culture de la coca, estimant que l’opération serait la cause de maux irréparables non seulement à l’écosystème mais aussi pour les travailleurs agricoles et leur entourage.
D’autre part, l’Organisation Nationale Indigène de Colombie (ONIC) a condamné hier l’assassinat de Carlos Biscué, dirigeant indigène de la municipalité de Cauca, au sud-ouest du pays.
Le corps de Biscué a été retrouvé dimanche matin à LópezAdentro, une concession appartenant à l’ethnie Nasa. Il avait 30 ans et semble avoir été tué par balle par des inconnus lors d’une fête à laquelle il s’était rendu.
La nouvelle a d’abord été annoncée par le Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC), l’une des organisations en pointe parmi le mouvement indigène.
Les Nasa, tout comme les autres peuples originaires de Colombie, souffrent aujourd’hui du ralentissement du processus de paix et ils sont la cible de la violence qui règne dans le pays. C’est ce que nous a expliqué DayanaDomico, une membre du PeupleEmbera de Colombie et qui a pris part, en avril dernier, au forum des Nations Unies pour les Affaires Indigènes.
« L’atteinte aux droits fondamentaux est constante en Colombie, surtout en ce qui concerne les peuples indigènes », insiste Domico, qui appartient à l’ONIC, une association travaillant avec 90 des 105 peuples indigènes que compte la Colombie.
Le CRIC a répété à plusieurs reprises que des tracts circulaient dans le Cauca menaçant les organisations indigènes, les syndicats de paysans et autres groupes de défense des droits de l’Homme impliqués dans les demandes de restitution de terres et autres revendications.
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