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L’argent et les liens avec les États-Unis suscitent des doutes sur un candidat en Bolivie

Par Jorge Petinaud

La Paz, 5 juillet (Prensa Latina) Des doutes concernant la dépendance du candidat à la présidence bolivienne Carlos Mesa vis-à-visdes États-Unis naissent aujourd´hui de la confirmation de son alliance avec la sénatrice Carmen Eva Gonzales, signataire d’une demande d’intervention de Washington.

Gonzales a été l’une des 12 législateurs de l’opposition qui ont envoyé le 1er avril dernier une lettre au président étasunien, Donald Trump, lui demandant de bien vouloir intercéder en Amérique Latine et éviter que (le mandataire) Evo Morales se présente de nouveau à la présidence de la Bolivie.

Dans le souci de promouvoir l’ingérence des États-Unis, la nouvelle alliée de Mesa en vue des élections du 20 octobre prochain, a réitéré ce 4 juillet dans des déclarations à l’édition numérique du journal Cambio la proposition que l’Agence Antidrogue des États-Unis (DEA) revienne dans la nation sud-américaine.

« Je suis d’accord pour que la DEA revienne parce que notre pays est qualifié d’État narco », a déclaré Gonzales au journal gouvernemental.

Pour avoir comploté contre le Gouvernement et réalisé des espionnages politiques, Morales avait annoncé le 1er novembre 2008, lors d’un événement à Chimoré, Cochabamba, que les opérations de la DEA en Bolivie étaient indéfiniment arrêtées. Ce qui est toujours en vigueur.

Dans une position différente de celle de son nouveau coreligionnaire, Mesa a assuré le 2 juillet dernier devant la presse que s´il gagne les élections, il renouera les relations avec les États-Unis, suspendues également depuis 2008, mais il a exprimé son désaccord concernant le retour de la DEA.

Le candidat de l’alliance d’opposition Comunidad Ciudadana (CC) a fait ces déclarations après avoir été contesté par la députée du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) au pouvoir Valeria Silva, qui lui a demandé de préciser si les 10 millions de dollars de sa formation pour lancer la campagne électorale provenaient des États-Unis.

‘Carlos Mesa était aux États-Unis il y a quelques jours, la question est : est-il allé chercher des donateurs? D’où vient cet argent? ‘, a questionné Silva.

Selon la législatrice, ce n’est pas par hasard que quelques jours après son retour des États-Unis, le porte-parole de CC, Diego Ayo, ait annoncé que Mesa disposait d’environ 10 millions de dollars pour sa campagne.

Ayo a assuré le 30 juin dernier, dans une interview au quotidien Pagina Siete, que le chiffre millionnaire a été récolté lors de kermès et grâce à la contribution de personnes privées pour que l’ancien dirigeant partisan du néolibéralisme fasse face aux élections générales du 20 octobre 2019 ; version que la législatrice a mise en doute. Elle a rappelé qu’il existait aux États-Unis une pratique de lobbying d’entreprise pour couvrir les frais électoraux des partis politiques en échange du fait que ces derniers veillent aux intérêts du secteur privé.

Notant que cette façon d’agir est absolument illégale dans l’État Plurinational de Bolivie, elle a de nouveau évoqué le récent voyage du candidat de CC dans la nation nord-américaine.

« Nous nous demandons à ce stade si Carlos Mesa a été aux États-Unis pour collecter ces 10 millions de dollars, qui, logiquement, ne peuvent pas tous venir de foires, de tombola ou de kermès », a-t-elle signalé.

Selon la députée, la transparence dans la gestion de l’argent utilisé par les partis politique est une obligation en vertu de la Loi des Organisations Politiques, et elle a donc réitéré l’exigence que Mesa explique l’origine des ressources pour sa campagne.

Le 28 juin dernier, le candidat du CC a proposé, lors d´une interview à El Deber Radio, une relation totale avec le gouvernement des États-Unis s’il remportait les élections générales d’octobre, et a fait valoir que la Bolivie est un petit pays qui a besoin de s’associer à la ‘première puissance du monde’.

En s’appuyant sur ces points de vue, le 29 juin, lors d’une cérémonie commémorative des 258 ans de la municipalité de Sacaba, à Cochabamba, le président Evo Morales a averti qu’envisager de reprendre les relations avec les Etats-Unis équivaut à ‘demander le retour de la DEA et l’installation de bases militaires étrangères sur le territoire national pour soumettre le peuple’.

peo/oda/jpm

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