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Venezuela: des voix s’élèvent contre le manque d’impartialité du rapport de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU

Par William Urquijo Pascual

Caracas, 5 juillet (Prensa Latina) Des organisations sociales vénézuéliennes se joignent aujourd’hui au Gouvernement bolivarien pour critiquer le caractère discriminatoire et partial du rapport de Michelle Bachelet, la Haute Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme.

Après sa visite au Venezuela du 19 au 21 juin dernier, à l’invitation du président Maduro, Michelle Bachelet a rendu public, jeudi dernier, un document sur la situation des droits de l’Homme auquel l’Executif  vénézuélien a porté 70 observations destinées à en corriger les erreurs.

Selon les autorités, le texte élaboré par Bachelet a privilégié des sources manquant d’objectivité et a pratiquement exclu l’information officielle et les éléments apportés par l’État vénézuélien durant le séjour de l’ancienne présidente du Chili.

Le rapport a également omis de mentionner les améliorations obtenues par le Venezuela en matière de droits de l’Homme et, ce faisant, il a enfreint les normes et les principes qui auraient dus être respectés pour parvenir à une évaluation objective et équilibrée de la situation dans un pays qui fait partie intégrante des Nations Unies.

Parmi les voix qui se sont élevées contre ce document, on trouve, notamment, les organisations non gouvernementales membres du Réseau Vénézuélien des Droits de l’Homme qui regrettent profondément d’avoir été « exclues, ignorées et discriminées » par le bureau de la Haute Commissaire de l’ONU.

« Nous observons qu’elle a pris la décision de n’inclure aucune des informations et remarques que nous avons soumises à son Bureau sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays, et en particulier sur les cas collectifs de non-respect de ces droits, ainsi que ses causes et les responsables », ont indiqué ces organisations dans une lettre envoyée à la haute commissaire.

Ainsi -peut-on lire dans cette lettre- le rapport, de manière tout à fait partielle,  a préféré privilégier l’information fournie par des organisations partisanes dont les rangs sont infiltrés par des activistes et des représentants de l’opposition et dont la politique obéit à des intérêts qui n’ont rien avoir avec les droits de l’Homme.

Face à une telle situation, le Réseau Vénézuélien des Droits de l’Homme a lancé un appel pour développer et démocratiser les sources d’information dans le pays et a critiqué le fait que le document élaboré par le bureau de la haute commissaire ait consciencieusement évité non seulement toute référence à la tentative de coup d’État du 30 avril 2019 mais aussi les conséquences désastreuses des 47 mesures coercitives appliquées contre le Venezuela depuis 2014 par les États-Unis, le Canada et l’Union Européenne.

De son côté, le Comité des Victimes des « guarimbas » (actions de rue violentes à des fins politiques), a fait savoir sur sont site Twitter que Michelle Bachelet a écouté, en personne, les témoignages de gens affectés par cette violence exercée par des partisans de l’opposition et qu’elle s’était engagée à en faire part dans son rapport.

« On nous a trompés », souligne cette organisation, se plaignant que « les victimes de l’opposition n’apparaissent pas dans le rapport et que l’on y protège les responsables d’une violence qui cause tant de maux au pays. La partialité dont fait preuve le Bureau de la Haute Commissaire en ce qui concerne le Venezuela est incroyable », ajoutent les porte-parole de cette organisation.

Parmi les faits mentionnés dans le rapport de Bachelet, l’Exécutif se montre particulièrement inquiet de la légèreté avec laquelle on y parle de  « crise humanitaire », surtout si l’on considère l’absence de faits ou d’éléments permettant d’étayer cette expression de manière objective.

De même, le rapport oublie de mentionner que le Venezuela destine 75 pour cent de l’argent rapporté par l’impôt aux investissements dans le domaine social, ce qui a été reconnu par la mission technique ayant visité le Venezuela en mars dernier et par la Haute Commissaire elle-même lors de son séjour.

Bien que le rapport ait fait état du besoin d’adopter des mesures pour surmonter la crise économique, il s’est bien gardé de réclamer la suspension des sanctions imposées contre le Venezuela, alors que l’ONU reconnaît l’impact négatif de telles mesures sur les droits de l’Homme des populations des États victimes de cette politique.

La version préliminaire du rapport de Michelle Bachelet contraste avec le naturel de ses déclarations du 21 juin dernier, à la fin de sa visite, quand elle s’inquiétait des conséquences négatives du blocus économique imposé par le États-Unis contre le Venezuela.

L’ancienne présidente chilienne avait alors estimé que les sanctions appliquées cette année par Washington sur les exportations vénézuélienne de pétrole et sur le commerce de l’or « exacerbaient et aggravaient une crise économique préexistante »; c’étaient là ses paroles.

Deux semaine plus tard, Bachelet ne condamne déjà plus le blocus, mais obéit au discours ambiant selon lequel le Gouvernement vénézuélien utilise cet embargo comme prétexte pour ne pas s’acquitter de son devoir de garantir de la nourriture à la population. Elle va même plus loin, estime le journaliste  uruguayo-vénézuélien, Pablo SirisSeade, quand elle affirme que l’Exécutif utilise la situation comme moyen de « contrôle de la société ».

Selon cet expert, le rapport de Bachelet nie, minimise ou remet en cause toutes les politiques sociales de la Révolution bolivarienne ainsi que ses mécanismes pour garantir l’accès des droits politiques, civils, sociaux, économiques et culturels à tous les membres de la société.

Peo/tgj/wup

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