Par António Rondón Garcia.
Moscou, 27 juillet (Prensa Latina) Le ministre russe des Affaires Étrangères, Serguéi Lavrov, a dénoncé mardi le mépris du droit international que montrent les États-Unis en activant l’article III de la loi Helms-Burton qui durcit le blocus économique de Cuba.
« Il s’agit-là d’une attitude inacceptable. Voilà 60 ans que Washington applique ces sanctions contre Cuba, parfois en les assouplissant et parfois en les renforçant », a déclaré Lavrov en réponse à une question de Prensa Latina.
« Avec cette activation de l’article III de la loi Helms-Burton, les États-Unis montrent une nouvelle fois leur mépris envers le droit international et même envers leurs propres lois qu’ils prétendent exporter hors de leur territoire et imposer à d’autres pays », estime le ministre.
« C’est une position inacceptable, un choix politique qui ne mène nulle part. La grande majorité des États, plus de 190 en fait, vote chaque année une résolution demandant de mettre fin à l’embargo économique contre Cuba », a rappelé le chef de la diplomatie russe faisant référence au vote qui a lieu tous les ans aux Nations Unies et dont le résultat prouve clairement le rejet global de l’embargo nord-américain.
« Lors de ces votes, les États-Unis ont du mal à trouver un ou deux alliés pour se rallier à leur position, un fait qui, étrangement, ne trouve pas beaucoup d’écho dans la presse occidentale. Mais selon moi, cette politique est sans perspective », a répété le ministre.
« Je suis persuadé que les États-Unis finiront par prendre conscience qu’il se sont engagés dans une voie sans issue et qu’il leur serait beaucoup plus utile d’avoir des relations avec les autres nations s’ils les traitaient sur un pied d’égalité. Il n’y a personne au monde qui puisse souscrire à la politique actuellement menée par Washington », a poursuivi Lavrov.
Lavrov a déclaré avoir profité de son voyage à Cuba pour analyser et renforcer les relations bilatérales -déjà très denses- entre les deux pays ainsi que les relations multilatérales dans les domaines économique, culturel et humanitaire. Les problèmes de coordination des positions russe et cubaine sur l’arène internationale seront également à l’ordre du jour.
« L’un de nos centres d’intérêt sera justement de trouver les moyens nécessaires pour donner plus de force aux principes de justice et au droit international », a insisté le ministre.
« À la suite des événements du Venezuela, il s’est formé un groupe non-officiel de travail, à New York, dont le but est de soutenir les principes de la Charte des Nations Unies. Cuba, la Russie et bien d’autres pays en font partie », a précisé Serguéi Lavrov.
« Il y a peu de temps, dans le cadre de notre travail commun de défense du droit international, nous avons tenu un séminaire à l’antenne de l’ONU de Vienne sur le problème des sanctions unilatérales », nous a appris le ministre. « Cuba, le Venezuela, la Russie, la Chine et de nombreux autres pays y ont participé de manière active », a-t-il, ajouté.
« Il ne faut pas rater une occasion de faire savoir notre position de principe sur la scène international afin de faire aboutir nos idées « , a conclu le ministre, qui rendra également visite au Surinam et au Brésil où il participera à la réunion des ministres du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
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