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États-Unis – Cuba : couper l’approvisionnement en combustible

Par Orlando Oramas León *

La Havane, 31 juillet ( Prensa Latina) Les États-Unis sont à la recherche d’une explosion sociale à Cuba et l’un des moyens pour parvenir à cette fin c’est de s’en prendre aux navires transportant des combustibles et de les empêcher d’accoster afin d’obtenir des pannes d’électricité monstres et de réduire les services publics vitaux.

Il s’agit là de l’une des facettes du harcèlement dont est sujet le petit voisin au sud des États-Unis. Mais il en a l’habitude: il sait faire face aux situations les plus difficiles, comme dans les années 1990, lorsque l’Union Soviétique « s’effondra telle une pièce montée », pour employer l’expression de Fidel Castro, le leader historique de la Révolution cubaine.

Pendant ces années, Cuba connut un double blocus, des pannes générales d’électricité, le manque de nourriture, de moyens de transports et bien d’autres formes de pénurie dont eu à souffrir le peuple cubain.

Le président nord-américain Donald Trump est en train de reprendre cette stratégie et, en cela, il est conseillé et aidé par le sénateur cubano-étasunien, Marco Rubio, et par d’autres personnages de l’ « establishment » qui, depuis la Floride, cadenassent les relations États-Unis-Cuba.

« Aujourd’hui, devant le peuple de Cuba et devant le monde entier, j’accuse l’administration des États-Unis d’avoir commencé à agir avec la plus grande agressivité pour empêcher les arrivées de combustibles à Cuba ». Telles sont les paroles du président cubain Miguel Díaz-Canel, à Bayamo, dans l´Est du pays lors de son important discours le Jour de la Rébellion Nationale.

Devant les milliers d’habitants de Bayamo assemblés pour l’occasion, le président a qualifié de « cruelle » cette attitude de la Maison Blanche qui vise, par tous les moyens, à empêcher les tankers d’approvisionner Cuba en combustible.

« Ils ne reculent devant rien et vont jusqu’à menacer les compagnies maritimes et les gouvernements des pays où sont enregistrés leurs navires pétroliers », a expliqué Díaz-Canel.

« Ils veulent nous priver de lumière, d’eau, et jusqu’à d’air -s’ils le pouvaient- pour parvenir à nous arracher des concessions politiques. Ils ne se cachent pas pour le faire: ils affichent publiquement les fonds destinés à organiser la subversion à l’intérieur de Cuba. Ils inventent des prétextes fallacieux  et hypocrites pour nous inclure dans leurs listes d’états terroristes et justifier ainsi le durcissement du blocus », s’est-il indigné.

« Ils cherchent à créer une explosion sociale », a accusé le président: « C’est un plan génocidaire dont l’objectif est de nuire, encore davantage, à la qualité de la vie de la population, à son progrès, et jusqu’à son espoir, afin de blesser les familles cubaines dans leur vie quotidienne, dans leurs besoins fondamentaux et, parallèlement, d’en rendre responsable le Gouvernement  cubain et de l’accuser d’incompétence ».

« Le monde doit savoir », a continué Díaz-Canel, que « rien que du mois de mars 2018 au mois d’avril 2019, l’embargo économique, financier et commercial a coûté quatre milliards 343 millions à Cuba ».

« Et ce chiffre », a-t-il précisé, « n’inclut pas les dernières mesures de l’administration actuelle des États-Unis qui limitent l’accès des visiteurs nord-américains et interdisent  aux paquebots, aux bateaux de plaisance et aux avions privés nord-américains d’entrer dans le pays ».

« Ce type de mesures rend plus difficile notre situation financière. Elles ont des conséquences directes sur le tourisme (l’un des moteurs économiques de l’île), ainsi que sur toutes les activités qui y sont associées et profitent au secteur privé de l’économie -aux  « cuentapropistas », comme on appelle les gens établis à leur propre compte- : c´est à dire aux artisans, aux travailleurs de l’industrie hôtelière, aux personnes faisant des locations, aux restaurants, aux bars, aux transports automobiles et à tant d’autres encore ».

« Ce sont ces restrictions et la persécution financière qui sont les causes principales de la pénurie de nourriture et de carburant, de la difficulté pour trouver des pièces de rechange indispensables pour assurer la vitalité du système électro-énergétique »,  a insisté le président cubain.

Ce qui explique les pannes généralisées d’électricité sur tout le territoire national. « Mais nous saurons y faire face de manière créative et avec une détermination irréductible qui nous permettra de résister et de vaincre ».

Telles ont été les paroles du président lors de cette importante cérémonie à laquelle assistaient le secrétaire du Parti Communiste de Cuba, Raúl Castro – l’un des derniers survivants de la prise de la caserne de la Moncada, à Santiago de Cuba, et de la caserne Manuel de Céspedes, à Bayamo, le 26 juillet 1953, un exploit que l’on célèbre aujourd’hui comme le Jour de la Rébellion Nationale et que Díaz-Canel a choisi pour condamner le blocus de plus en plus dur que les États-Unis imposent à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua.

« Washington n’a aucune connaissance de l’histoire et des principes de la politique extérieure de la Révolution cubaine. C’est pour cette raison que les États-Unis nous proposent de négocier une éventuelle réconciliation en abandonnant la voie que nous avons choisie et que soutient notre peuple, aujourd’hui comme hier. Ce qu’ils nous proposent, c’est de trahir nos amis et de jeter 60 années de dignité à la poubelle », a déclaré avec force le président.

Díaz-Canel a affirmé que le Venezuela était assiégé, spolié, littéralement assaillie avec l’approbation ou le silence complice d’autres nations puissantes.

Puis, a-t-il ajouté: « Le pire, c’est que, avec la collaboration de gouvernements latino-américains, le Venezuela est aujourd’hui devenu le théâtre tragique de la cruauté de l’empire en pleine décadence qui veut à la fois être le gendarme du monde et le juge suprême de la planète ».

Il a été difficile d’accepter l’attitude de l’Organisation des États Américains (OEA) « une organisation chaque jour plus faible et plus servile », mais prête à dérouler le tapis rouge à une possible intervention militaire des États-Unis contre un pays sud-américain.

Et c’est pourtant bien ce qu’il s’est passé lorsque le Commandement Sud du Pentagone reconnait avoir effectué des vols d’espionnage au-dessus du territoire vénézuélien et que  des pays comme le Pérou, le Brésil, l’Argentine, la Colombie et les autres pays du Groupe de Lima se taisent et restent cois.

Ces actes ont lieu en dépit de l’accord et de l’engagement des présidents des nations membres de la Communauté des États Latino-Américains et  des Caraïbes (CELAC) qui, lors du sommet présidentiel à La Havane, en 2014, déclarèrent que la Région devait être une Zone de Paix.

« Avec un total mépris envers ce qui a été la conquête la plus sacrée de la communauté des nations de notre planète -le droit international-, l’administration nord-américaine actuelle menace tous le pays, y compris ses alliés traditionnels. Elle s’attaque même à ses serviteurs inconditionnels », a déclaré Díaz-Canel, président de Cuba depuis avril 2018, date à laquelle il a pris la relève des mains de la génération qui, les armes à la main, fit triompher la Révolution cubaine le 1er janvier 1959 sous le commandement de son leader historique, Fidel Castro.

« Je ne me laisserai pas distraire par les menaces et les agressions de Washington », a assuré le président des Conseils d’État et des Ministres.

« Il y a trop de défis que nous devons surmonter. C’est sur eux que nous devons nous concentrer; et, en tout premier lieu, nous devons nous assurer de l’invulnérabilité économique et militaire de notre pays, nous devons adapter  nos lois aux changements de la vie moderne, nous devons vaincre tous les obstacles internes et externes s’opposant à notre progression; l’indifférence et la corruption sont inacceptables a l’intérieur d’un État socialiste », a-t-il insisté.

Puis il a ajouté que, « malgré une conjoncture difficile, dans les semaines qui viennent, le Gouvernement annoncera des mesures pour encourager le développement économique et améliorer le bien-être de la population ». Ces décisions feront suite  à l’augmentation des salaires pour les employés de l’État et les retraités, c’est-à-dire pour plus de deux millions 700 mille personnes.

« Cuba non seulement résiste: nous allons obtenir plus et mieux », a conclu Díaz-Canel sur la Place de la Patrie de Bayamo, un lieu chargé de symboles de notre histoire et de notre patrie.

Peo/arb/ool

* Chef de la Rédaction Nationale de Prensa Latina.

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