Par Masiel Fernández Bolaños*
Bogota, 5 août (Prensa Latina) LA VIOLENCE CONTINUE
Les faits de violence se répètent en Colombie au point que certains observateurs se demandent si le phénomène n’est pas devenu chronique dans le pays.
Du 1 er janvier 2016 au 20 juillet 2019, 738 dirigeants sociaux et défenseurs des droits de l’Homme ont été assassinés en Colombie, signale l’Institut d’Études pour le Développement et la Paix (Indepaz).
Depuis la signature de l’Accord de Paix entre l’État et l’ancienne guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie- Armée du Peuple (FARC-EP), en novembre 2016, jusqu’en juillet dernier, 627 personnes ont été tuées, calcule Indepaz.
Pour cette même période, on dénombre 138 assassinats d’anciens guérilleros qui étaient en train de se réintégrer à la vie civile ; chiffre auquel il faut ajouter 36 membres de leur famille, selon Indepaz.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Colombie, Carlos Ruíz, souligne que les problèmes de sécurité dans le pays sont constants, les dirigeants sociaux étant particulièrement visés.
D’après le Conseil de Sécurité de l’ONU, cet état de choses est extrêmement préoccupant, surtout dans les zones affectées par le conflit. Un rapport du secrétaire général, António Guterres, insiste sur la gravité de cette situation.
La grande majorité des anciens combattants des FARC-EP se sont complètement investis dans le processus de paix et il est urgent que leur protection soit garantie, insiste le chef de mission de l’ONU en Colombie.
« Nous sommes très inquiets par la situation actuelle des dirigeants sociaux et des défenseurs des droits de l’Homme. Il est inacceptable que des centaines d’entre eux soient obligés de vivre sous une menace constante », a expliqué Ruíz avant d’insister sur la nécessité d’une présence intégrée de l’État dans les zones affectées par le conflit.
LE VENEZUELA DANS LE COLLIMATEUR.
Quant à la politique étrangère de l’administration Duque, c’est le Venezuela qui se trouve dans son collimateur.
La Colombie est aujourd’hui l’allié stratégique le plus important de Washington dans la croisade que les États-Unis mènent contre le Venezuela et contre Nicolás Maduro, le président démocratiquement élu pour un second mandat à la suite du scrutin du mois de mai 2018, estiment les spécialistes.
« La Colombie est notre allié le plus Important dans la région et toute menace à sa souveraineté et sa sécurité sera traitée avec la plus grande détermination par les États-Unis », a affirmé Mike Pence, le vice-président nord-américain, lors d’une rencontre du dénommé « Groupe de Lima » à Bogota.
En février dernier, Duque s’est rendu à Washington pour s’entretenir avec son homologue étasunien, Donald Trump.
Tout deux se sont entendus pour reconnaitre comme président Juan Guaidó, le député de l’Assemblée Nationale vénézuélienne -suspendue par la Cour Suprême de ce pays pour non-respect de la Constitution. En janvier dernier, Guaidó s’est autoproclamé président par intérim et a demandé l’appui de Pence et du Groupe de Lima pour une intervention militaire au Venezuela.
Dans la conjoncture actuelle et au milieu des menaces répétées de l’Empire nord-américain contre le Gouvernement constitutionnel du Venezuela, le rôle joué par l’exécutif colombien a rencontré la critique de nombreux spécialistes et celle de l’opposition.
De l’avis de la politologue colombienne Cécilia Orozco, « Duque est en train de jouer le plus mauvais rôle international de toute notre histoire: celui d’une marionnette de guerre frontalière qui se meut et danse à la musique du chef des marionnettistes ».
Voir Partie I : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=882571:la-premiere-annee-de-duque-a-la-tete-de-la-colombie-a-ete-marquee-par-la-violence-et-une-hausse-du-chomage-i&opcion=pl-ver-noticia&catid=19&Itemid=101
Peo/arb/mfb
*Correspondant de Prensa Latina en Colombie.