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Assassinats d’autochtones en Colombie : la violence continue

Par Masiel Fernández Bolaños

Bogota, 12 août (Prensa Latina) Les meurtres fréquents d’autochtones signalés depuis le début du mois d’août renforcent l’opinion selon laquelle les membres des communautés autochtones sont fréquemment victimes de violences en Colombie.

Il y a dans ce pays 102 peuples ancestraux et huit peuples en isolement volontaire, 70 sur 102 sont en grand danger d’extermination physique et culturelle, 31 en danger d’extinction, 39 en imminence d’extermination physique et culturelle, selon l’ordonnance no 004 de 2009 de la Cour Constitutionnelle.

Lors de l’un des événements violents les plus récents, le Conseil Régional Autochtone du Cauca (CRIC) a signalé que le week-end dernier, un groupe armé avait abattu deux gardes autochtones de la réserve de San Francisco, municipalité de Toribio (ouest).

Selon les informations communiquées, lorsque la garde s’apprêtait à accompagner les participants à la foire du café à Toribio, ils ont été interpellés par des hommes qui ont attaqué deux véhicules.

Le Comité a condamné cet acte en dénonçant cette violation du droit à la vie devant la communauté internationale.

Il a souligné que « les groupes armés terrorisaient notre communauté et en particulier la garde autochtone, dans le but de réduire au silence nos voix, d’exterminer la vie et de s’emparer de nos territoires ».

Après ce qui s’est passé, le président Ivan Duque a admis que dans de nombreuses régions du pays les communautés autochtones sont menacées par le narcotrafic, et il a assuré que « nous prenons des décisions de prévention, nous trouverons les responsables et les traduirons en justice ».

De son côté, l’Organisation Nationale Autochtone de Colombie (ONIC) a déclaré une urgence humanitaire pour la mort de plus de 158 autochtones depuis la signature de l’Accord de paix entre l’État et l’ex-guérilla FARC-EP en 2016.

Nous nous voyons dans l’obligation éthique et politique de déclarer la situation d’urgence humanitaire, sociale et économique de tous les peuples autochtones de ce pays, a-t-on appris lors d’une conférence de presse.

La situation humanitaire et la stratégie de spoliation territoriale dans laquelle vivent nos peuples autochtones ne laissent pas d’attente. Nous sommes confrontés à un génocide physique et culturel, a déclaré l´ONIC.

Luis Acosta, coordinateur national de la Garde Autochtone, a lancé un appel pour que ‘les organismes de l’État prêtent attention au génocide dont souffrent aujourd’hui les peuples autochtones’.

Du Mouvement Alternatif Indigène et Social, il a été récemment affirmé qu´ ‘il y a en Colombie un massacre systématique de leaders sociaux’.

« Dans les communautés autochtones, nous en souffrons, ainsi que les paysans, les communautés afro-américaines, les syndicalistes, ceux qui défendent l’environnement, le territoire », ont précisé les représentants de ce mouvemment.

Dans ce contexte, le Bureau de la Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Colombie a exhorté l’État à protéger efficacement la vie et l’intégrité physique et culturelle du peuple autochtone Nasa.

À cet égard, il s’est déclaré profondément préoccupé par les attaques répétées contre le peuple autochtone Nasa du Cauca (nord) qui ont augmenté en 2019.

Depuis début 2019, a-t-il été ajouté, le Bureau a reçu des informations sur le meurtre de 36 membres de cette communauté, auxquels s’ajoutent environ 53 menaces de mort et huit attentats. Par rapport à l’année précédente, août 2018, il y a aujourd’hui neuf nouveaux cas d’homicide à la même date. ‘Une situation résolument alarmante’, a insisté cette entité.

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