Ankara, 17 septembre (Prensa Latina) Les présidents de la Russie, Vladimir Poutine, l’Iran, Hassan Rohani, et la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, se sont engagés aujourd’hui à redoubler d’efforts pour trouver une solution négociée au conflit syrien lors d’une rencontre durant laquelle les différents n´ont pas manqué à l´appel.
Le sommet tripartite s’est penché sur la situation à Idleb, région du nord-ouest de la Syrie, à la frontière avec la Turquie, où sont concentrées les positions des groupes terroristes qui combattent le gouvernement de Damas.
À l’issue de la réunion, le dirigeant russe a qualifié de fructueuse et productive cette cinquième série de consultations sur la Syrie sous le format dénommé d’Astana.
Poutine a estimé que la zone de désescalade des tensions dans ce pays ne peut servir de tremplin à des provocations militaires et a ajouté que des efforts conjoints sont nécessaires pour contrer la menace terroriste qui pèse sur la ville syrienne Idleb.
Il a de plus reconnu que les mesures prises par la Russie, la Turquie et l’Iran ont entraîné une diminution de la violence en Syrie, tandis que son homologue turc a réaffirmé que le format d’Astana reste la seule plate-forme pour le règlement pacifique du conflit syrien.
L’un des thèmes chauds de la rencontre est le plan de la Turquie visant à contrôler une bande dans le nord de la Syrie, à l’est de l’Euphrate, où opèrent les milices kurdes Unités de Protection Populaire (YPG).
Ankara tente de freiner l’offensive de l’armée syrienne dans le nord-ouest du pays, tout en cherchant, aux côtés des États-Unis, à établir une ‘zone de sécurité’ dans la région frontalière entre les deux pays, une décision condamnée par Damas.
Lors de son intervention, Rohani a laissé entrevoir une certaine opposition au plan turc en soulignant que ‘la souveraineté de la Syrie devrait être rétablie à l’est de l’Euphrate comme dans les autres régions’.
Le président iranien a critiqué la ‘présence illégitime’ des troupes étasuniennes dans cette zone et a ajouté que Washington avait menti en promettant le retrait de ses forces.
‘Les troupes nord-américaines doivent quitter cette région dès que possible, et il est également important que la souveraineté du gouvernement syrien s’étende à l’est et au nord de l’Euphrate, comme à toutes les autres parties de la Syrie’, a-t-il déclaré.
Poutine s’est également élevé contre les plans turcs en déclarant que ‘la situation dans le nord-est de la Syrie est également préoccupante : on ne peut accepter une division de la Syrie en zones d’influence’.
‘Nous partons du principe qu’il est inadmissible de diviser la Syrie en zones d’influence’, a déclaré le président russe lors du sommet, et a souligné que l’objectif en Syrie est de lutter contre les groupes terroristes, en particulier dans la zone de détente d’Idleb. Il a souligné que la zone ne devait plus servir de refuge aux extrémistes ni de terreau pour les provocations armées.
Le mandataire russe a exprimé l’espoir que l’ONU jouerait un rôle plus actif dans la coopération humanitaire en Syrie et contribuerait à restaurer l’infrastructure du pays.
Il a souligné que ‘ce soutien doit être apporté à tous les Syriens sans discrimination, politisation ou conditions préalables’.
La Syrie vit depuis mars 2011 un conflit dans lequel les forces gouvernementales sont confrontées à des groupes armés soutenus par les forces occidentales et des organisations terroristes.
Le règlement du conflit est recherché sur deux plates-formes, celle de Genève, sous les auspices de l’ONU, et celle d’Astana (nom de l’ancienne capitale du Kazakhstan, qui s’appelle désormais Nursultan), coparrainée par la Russie, la Turquie et l’Iran.
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