Bogota, 19 septembre (Prensa Latina) L’Institut d’Études pour le Développement et la Paix (Indepaz) en Colombie a rapporté que depuis le début du mandat du gouvernement du président Ivan Duque (un peu plus d’un an) 268 leaders et défenseurs des droits de l´Homme ont été assassinés.
Au cours de l’année 2019 (jusqu’au 11 septembre), 155 dirigeants et défenseurs des droits de l’Homme ont été assassinés dans 89 municipalités du pays, a-t-il été précisé dans un rapport.
Selon l’Institut, les avantages de l’Accord de Paix signé en 2016 entre l’État et l’ex-guérilla des FARC-EP sont évidents dans plusieurs régions, car il a eu un impact positif sur la réduction des chiffres de plusieurs indicateurs de violence liée au conflit armé.
« Toutefois, après près de trois ans, nous soulignons aujourd’hui qu’au moment de la mise en œuvre de cet accord, et bien que l’État colombien ait convenu d’un certain nombre de mesures pour en assurer la mise en œuvre intégrale, nous avons constaté la persistance de la violence systématique contre les leaders sociaux, les défenseurs des droits de l’Homme et les anciens guérilleros des FARC-EP en cours de réintégration », souligne Indepaz.
« Malgré l’importance de la mise en œuvre de l’Accord pour le changement réel des territoires, sa progression a été freinée par l’absence évidente de volonté politique du gouvernement national », est-il précisé dans le « Rapport Spécial : violation des droits de l’Homme en temps de paix ».
Selon Indepaz, cela se traduit par l’absence de convocation des instances et de participation effective, la méconnaissance des normes découlant des accords, l’omission d’engagements contenus dans des documents clés, et l’absence d’instruments et de mécanismes parallèles.
Différentes voix s’accordent à dire que plusieurs centaines de dirigeants sociaux, autochtones et anciens guérilleros ont été tués en Colombie depuis la signature de l’Accord de Paix.
À cet égard, les appels à sa mise en œuvre intégrale se multiplient afin de pouvoir rendre concrète une paix fondée sur la justice sociale, qui soit stable et durable.
Dans le cas des communautés autochtones et d’ascendance africaine, ils insistent sur la nécessité d’une présence intégrale de l’État sur leurs territoires, tout en s’opposant à l’existence de groupes armés, légaux ou illégaux, et exhortent à respecter leurs propres formes de défense.
Dans le Cauca (ouest), l’un des départements les plus violents du pays, les paysans, les autochtones et les leaders sociaux sont parmi les victimes les plus fréquentes de ce que le Bureau du Défenseur du peuple a qualifié de catastrophe humanitaire, à la suite d’affrontements entre groupes armés en marge de la loi pour s’emparer des les itinéraires du trafic de drogue et de l’exploitation minière illégale.
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