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État d´exception déclaré par le président Moreno en Équateur

Quito, 4 octobre (Prensa Latina) Devant l’annonce faite par certains secteurs de la société  de maintenir les activités du pays paralysées afin de protester contre les récentes mesures économiques -notamment d’augmentation de prix des carburants-, le gouvernement de l’Équateur a suspendu les cours de classe pour la seconde journée consécutive.

Le Ministère de l’Éducation a fait connaître la décision par une note qui a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être rendue publique par les médias.

La mesure, explique le texte, a été adoptée « dans le but de garantir l’intégrité physique des étudiants, des enseignants et des professionnels d’Orientation Pédagogique ».

Il précise aussi que cette suspension cherche à éviter les éventuels problèmes pouvant se présenter en raison de la paralysie des activités décidée par les syndicats des transports. En accord avec le Décret 884, « le président de la République déclare donc l’état d’exception sur tout le territoire national ».

La mesure a un caractère obligatoire pour toutes les institutions éducatives particulières, qu’elles soient d’État ou sous contrat, ainsi que pour les institutions fiscales et municipales.

Le communiqué ajoute que les autorités ont décidé de maintenir les centres éducatifs fermés en considération des situations difficiles susceptibles de surgir en raison de l’arrêt des activités annoncé par les transporteurs à partir de minuit.

À quoi il faut ajouter, la grève des taxis, des autobus publics et interprovinciaux, des bus scolaires, ainsi que les mobilisations lancées à Quito et d’autres villes d’Équateur par de nombreuses organisations sociales, de syndicats de travailleurs et d’étudiants.

Ces mouvements entendent protester contre une série de mesures économiques annoncées le 1er octobre dernier par le président, Lenín Moreno, et que les syndicats jugent inacceptables.

Le président ayant annoncé que le nouveau plan économique et la réforme du travail seront adoptés quelle que soit la réaction populaire, les mouvements de protestations risquent de se prolonger indéfiniment.

Ce décret de l’état d’exception est vivement critiqué dans le pays. « Le peuple est dans la rue pour protester contre les mesures injustes de Lenin Moreno. Cet état d’exception est une excuse pour justifier la répression », affirme Paola Pabón, la préfète de Pichincha, sur son compte Twitter.

La mesure, ajoute-t-elle, prouve l’inquiétude et la peur que le gouvernement a de la population.

« Le respect et l’obéissance aux règles démocratiques ne sont pas compatibles avec les menaces d’intimidation et la répression », conclut la préfète.

De son côté, le député Carlos Viteri, considère ce décret comme une mesure anti-démocratique; de même, Bairon Valle, un autre député, estime que la décision a pour objectif de réduire au silence les voix populaires qui s’élèvent pour protester dans le pays tout entier.

Dans un communiqué, le Mouvement Compromis Social pour une Révolution Citoyenne a également condamné ce décret, car « il restreint les droits des citoyens et ouvre la porte à la répression contre la population qui proteste contre des mesures injustes ». De même, de nombreux messages circulent sur les réseaux sociaux pour condamner ce décret présidentiel annulant les spectacles et manifestations culturelles prévues pour le week-end.

La mesure sera maintenue pendant 60 jours, à partir d’hier. Elle pourra compter sur la mobilisation complète de toutes les entités de l’administration publique centrale et institutionnelle, tout comme sur celles des Forces Armées et de la Police Nationale.

Selon le décret, toutes ces instances coordonneront leurs efforts, dans le cadre de leurs compétences, pour exécuter les ordres qui leur seront transmis afin de maintenir l’ordre et empêcher toute violence.

L’état d’exception comprend également la suspension de l’exercice du droit à la liberté d’association et de réunion, ce qui limite les réunions dans les espaces publics 24 heures sur 24.

Il limite aussi la liberté de se déplacer sur tout le territoire national, si ce déplacement est considéré comme présentant un danger contre les droits et les garanties d’autres citoyens qui tenteraient d’empêcher des actions contraires au droit ou des actes de vandalisme attentant à la vie ou à la propriété privée des personnes.

Dans le cadre de l’état d’exception, le territoire national tout entier devient une zone de sécurité.

Le président a pris cette décision extrême après une journée de grève des transporteurs et de manifestations populaires contre les réformes économiques et du travail prises par le gouvernement. Ces protestations ont déchaîné la répression policière ainsi que des actes de vandalisme, des dizaines d’arrestations et des affrontements violents qui ont fait plusieurs blessés dont un policier et des journalistes qui couvraient les manifestations.

Peo/oda/mem/scm

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