Quito, 14 octobre (Prensa Latina) L’arrestation aujourd’hui de la préfète de la province de Pichincha, Paola Pabón, a déclenché une avalanche de protestations dans un pays où, après 11 journées de manifestations, l’ambiance est encore tendue en dépit de l’accord conclu entre le gouvernement et le mouvement indigène.
Sur son compte Twitter, Paola Pabón -qui a été arrêtée au petit matin- affirme que les autorités manquent de preuves et que cette arrestation est un acte de répression et de persécution politique.
« Il faut que tout le monde le sache. Ils sont entrés dans mon appartement en défonçant la porte d’entrée à coups de pied », affirme-t-elle dans une vidéo montrant l’arrestation et qui circule sur internet.
Ces actes contre celle qui est également une dirigeante du mouvement de la Révolution Citoyenne ont été vivement critiqués sur les réseaux sociaux et certains membres du Parlement se sont rendus au commissariat où elle était détenue pour lui apporter leur soutien.
« Ils procèdent de manière arbitraire à l’arrestation de la Préfète de Pichincha, Paola Pabón, quand, tout comme moi, nous les avons assurés que nous N’AVIONS PAS commis d’infractions et que nous allions nous prêter aux enquêtes en cours à condition qu’on nous permette de nous défendre constitutionnellement. Nous en avons assez de cette répression », a dénoncé Virgilio Hernández, secrétaire exécutif de Révolution Citoyenne.
De son côté, l’ancien président de la République, Rafaël Correa, a mis en garde: « Ils accusent Paola Pabón, la préfète de Pichincha, d’avoir bloqué les routes avec des bennes, ce qui est faux. Celle qui a obstrué le passage sur le Pont National pour éviter que les équatoriens puissent se déplacer, c’est la mairesse de Guayaquil, comme elle l’a elle-même déclaré. Jusqu’à quand cela va-t-il durer!? »
Franklin Samaniego, membre de l’Assemblée Nationale, affirme ne pas connaitre les raisons de la détention de Pabón et d’autres personnes qui, avertit-il, « se sentent persécutées ».
« Nous voulons porter ces faits à la connaissance de nos compatriotes. Il ne s’agit pas d’une question de parti politique. Ce à quoi nous assistons n’est -ni plus, ni moins- qu’une violation flagrante de droits de l’Homme et nous rendons le gouvernement responsable de ces actes », a-t-il insisté.
Samaniego a également remis en cause l’irruption violente au domicile de Pabón, ce qui montre l’attitude du gouvernement actuel contre les personnes qui ne partagent pas ses opinions.
Pour sa part, le Ministère de la Justice a fait paraître un communiqué confirmant l’arrestation de la préfète de Pichincha.
« À la suite d’une enquête menée par le Procureur avec l’aide de la Police équatorienne, Paola P, Christian G et Pablo D ont été détenus », précise ce communiqué, en ajoutant qu’au cours des perquisitions, les forces de l’ordre ont saisi des équipements technologiques, des téléphones, des produits et matériels sujets à perquisition et des documents.
Peo/jha/scm