Madrid, 17 octobre (Prensa Latina) Le président de la Generalitat (gouvernement autonome de Catalogne) Quim Torra a de nouveau défié l’Espagne aujourd’hui en s’engageant à promouvoir un nouveau référendum pour déclarer l’indépendance de cette région du nord-est du pays européen.
Lors d’une audition devant le Parlement catalan, le politicien sécessionniste a affirmé que son objectif était de faire en sorte que la riche communauté autonome de 7,5 millions d’habitants soit indépendante d’ici à la fin de la législature actuelle.
Torra a fait part de cette aspiration lors d’une session extraordinaire de la chambre autonome, tenue à sa demande pour évaluer l’arrêt rendu lundi dernier par la Cour Suprême (TS) concernant le procès de plusieurs leaders politiques et sociaux séparatistes catalans.
Neuf des 12 dirigeants jugés par la plus haute instance judiciaire espagnole pour la tentative de sécession ratée d’octobre 2017 ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison pour sédition et détournement de fonds publics.
La résolution de Cour Suprême a provoqué la colère des partisans de la rupture avec l’Espagne, qui ont paralysé lundi l’aéroport de Barcelone, la capitale catalane, et ont affronté la police dans une sorte de bataille de rue durant les journées de mardi et mercredi.
‘Si, pour mettre en place des urnes, on nous condamne à 100 ans (somme de toutes les peines), la réponse est claire, il faudra remettre des urnes pour l’autodétermination’, a souligné le mandataire du territoire du Nord-Est du pays, qui représente 19 pour cent du produit intérieur brut national.
Précisément, le TS a estimé que le référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017, interdit à l’avance par la justice, et la déclaration unilatérale d’indépendance qui a suivi, ont constitué un soulèvement pour empêcher l’application des décisions judiciaires et de la loi.
Dans une autre partie de son allocution devant le Parlement catalan, dominé par les partis sécessionnistes, Torra a exprimé son indignation et sa consternation devant une sentence qu’il a qualifiée de farce et d’infâme et qui, selon lui, représente vengeance et dissuasion.
Il a dénoncé le fait que la décision judiciaire enterre les fondements du droit et suppose l’instauration d’un ‘droit d’État contre la dissidence qui ne repose que sur l’unité sacrée de l’Espagne’.
Selon lui, le verdict du TS limite désormais, de manière honteuse, nombre des libertés des citoyens dans une démocratie comme celle de l’Espagne.
Le président de la Generalitat a réclamé un ‘grand accord de pays (pour la Catalogne)’, avec la participation de partis et d’entités, pour concrétiser l’exercice du droit à l’autodétermination, l’amnistie des prisonniers politiques et la défense des droits politiques et civils.
‘Cette législature, si nous le rendons tous possible, nous devons pouvoir la mener à bien en validant l’indépendance’, a-t-il conclu.
La vice-présidente du gouvernement espagnol en exercice, Carmen Calvo, a répondu jeudi à Torra que voter est la ‘pierre angulaire’ de la démocratie, mais toujours dans la légalité, a-t-elle mis en garde.
Calvo espère que les autorités catalanes ne dépasseront pas les limites fixées par le Code Pénal et la Constitution, qui interdit aux 17 communautés autonomes de cette nation ibérique la tenue unilatérale de référendums sur l’indépendance.
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