Beyrouth, 18 octobre (Prensa Latina) Des manifestants antigouvernementaux au Liban ont estimé aujourd’hui que les manifestations de masse de ces dernières heures sont l’éveil de la colère populaire contenue depuis des années.
Nous avons mis le feu pour que nos voix soient entendues, a déclaré Mazen, 24 ans, car des années et des années de dégoût envers le gouvernement ont été libérées.
Puis il a ajouté, ‘vous devez tous venir et nous soutenir pour nous débarrasser des voleurs’.
À l’aube d’aujourd’hui, la manifestation qui a commencé hier soir comme une manifestation pacifique d’une douzaine de personnes a rassemblé des centaines, puis des milliers de manifestants qui ont bloqué des routes et diverses voies de communications dans presque tout le pays.
Certains manifestants n’approuvaient pas ces méthodes, comme Magalene Mrad, âgé de 23 ans, qui a trouvé « honteux ce qui se passe, même si c’est la faute des dirigeants qui poussent la population au bord du gouffre ».
«Le monde s’est fermé pour le Liban, a-t-il ajouté, et tout ce que font les politiciens est de taxer davantage les pauvres; à un certain moment, nous devrons payer pour l’air que nous respirons », a-t-il dénoncé.
Les manifestations ont débuté lors de la diffusion des débats du Conseil des Ministres sur le budget 2020, qui évalue les augmentations d’impôts et de tarifs comme les 0,20 dollars qu’ils essaient de facturer par appels téléphoniques de WhatsApp ou d’une autre application d’Internet.
Certains estiment que ces mesures sont peut-être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, mais les manifestations sont surtout celles d’années et d’années de stagnation et de corruption.
« Il ne s´agit pas de WhatsApp, c’est le plus petit problème. Nous ne vivons pas », a manifesté Jean, âgé de 29 ans, tandis que Mukhtar, âgé de 30 ans, affirme que des décennies se sont écoulées et que le pays va de mal en pis pour les gens ordinaires.
Dans ce qui est considéré comme la plus grande manifestation dans le pays depuis 2015, les manifestations se sont étendues de la capitale à Tripoli, Jbeil (Byblos), Jounieh, Zouk Mosbeh, Chtoura, Baalbeck, Taalabaya, Sidon, Tyr et Nabatieh.
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