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Réseau de Guêpes, attaque de piqûres polémiques

Par Yelena Rodrîguez Velázquez*

La Havane, 21 octobre (Prensa Latina) Critiqué par beaucoup et satanisé par ses adversaires, le film Wasp Network (Réseau de Guêpes, en français) du réalisateur français Olivier Assayas passe par de célèbres festivals de cinéma du monde.

La Mostra de Venise a accueilli lors de sa 76ème édition l´avant-première de la coproduction entre la France, l´Espagne, la Belgique et le Brésil, qui a déclenché des opinions diverses et opposées quant à sa qualité artistique et ses doctrines politiques.

Basé sur livre « Les derniers soldats de la Guerre froide » du Brésilien Fernando Morais, le long métrage retrace l’histoire des antiterroristes cubains aux États-Unis dans les années 90 du siècle dernier.

Des intérêts purement politiques ont conduit à un assaut de critères controversés et ont suscité la colère de ceux qui militent dans le cercle des organisations anticubaines et défendent la politique étasunienne, dont l’ancienne congressiste Ileana Ros-Lehtinen.

Il est évident que ce film réveille ce dégoût, a estimé Gerardo Hernández Nordelo, l’un des cinq héros cubains, leader du réseau d’agents qui a démasqué des groupes anticubains basés aux États-Unis et a été condamné à deux peines capitales et plus de 15 ans de prison.

Dans une interview exclusive à Prensa Latina, Hernández Nordelo a commenté les attentes qu’il a concernant le film, car bien qu’il ne l’ait pas encore vu, il trouve très attrayante l’idée de mettre en relief le sujet.

Si le film parle du terrorisme contre Cuba et montre les actions menées par des organisations terroristes comme la National Cuban American Foundation et celle des frères Al Rescate, il sera très attrayant, a déclaré Gerardo.

Le licencié en Relations Internationales et Héros de la République de Cuba est conscient de la complexité et de l’ambition d’un long métrage comme celui-ci, qui aborde un sujet plein de controverses non seulement pour le septième art et le tapis rouge.

C’est une histoire de presque 20 ans qui a impliqué beaucoup de gens. Il est intéressant qu’il ait été fait, surtout par un réalisateur de premier niveau et avec des acteurs de prestige international, a-t-il exprimé.

Nous parlons de terroristes qui vivent toujours aux États-Unis et sont protégés par ce gouvernement et qui ont même leur camp d’entraînement en Floride, a-t-il précisé.

C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, s’il est fidèle à l’œuvre de Morais et se réfère aux actes terroristes et à la liste des actions violentes orchestrées vers Cuba, il ne fait aucun doute que ce sera une œuvre intéressante.

Cependant, de nombreux spécialistes du cinéma s’interrogent sur le nombre de personnages, de situations et la structure choisie pour raconter cette histoire, tout en insistant sur l´importance des lieux de tournage et des acteurs.

Aussi bien l’histoire que les personnages semblent avoir été découpés au-delà du point de cohésion, a remis en question le spécialiste Jay Weissberg de l’hebdomadaire étasunien Variety.

Pendant ce temps, David Rooney, du magazine The Hollywood Reporter, a souligné la beauté du film avec un casting fort et un travail de localisation impressionnant, mais avec trop de personnages, situations et environnements pour une narration satisfaisante.

De son côté, le chercheur cinématographique du site CubaCine Luciano Castillo, l´un des cubains qui a eu l’occasion de voir le film pendant l´avant-première, a souligné le choix judicieux du scénario, de l’édition et de la musique.

Castillo a souligné les excellentes performances de l’Espagnol Penélope Cruz, du Mexicain Gael Garcia Bernal, du Vénézuélien Édgar Ramírez, de l’Argentin Leonardo Sbaraglia et du Brésilien Wagner Moura.

Selon le spécialiste, les interprètes ont réussi à s’approprier l’accent cubain avec naturel et une fierté absolue.

Le plus important, a-t-il souligné, est l’honnêteté avec laquelle le film aborde le sujet. Nous sommes en présence d’un film qui a toutes les particularités de la fiction, mais qui traite les faits avec beaucoup de respect sans s’éloigner de la réalité.

Selon Castillo, le recours à ce type de ressources est courant au cinéma car même les films historiques les plus rigoureux prennent des libertés pour mieux recréer les scènes et les dialogues qui ont eu lieu.

Le respect du texte de Morais prévaut tout le temps, en concentrant son attention sur le travail de René Gonzalez, Gerardo Hernández et Juan Pablo Roque et les contradictions, doutes et incertitudes des personnages et de leurs familles, a souligné le critique cubain.

De même, il sera utile car il informera ceux qui ignorent les actions menées par les membres du groupe de renseignement, soumis à une lutte silencieuse pour prévenir les actes terroristes à Cuba.

En plus de Réseau de Guêpes, un nouveau matériel concernant ce sujet prend forme grâce à la collaboration entre les sociétés de production canadiennes Pictou Twist Pictures et Picture Plant et l’Institut Cubain des Arts et de l’Industrie Cinématographique.

Conçu comme une série télévisée, le film s’appuiera sur le livre « Ce qu’il y a de l’autre côté de la mer : la vraie histoire des cinq cubains », du Canadien Stephen Kimber.

Ces projets démontrent l’impact international de l’affaire de Gerardo Hernández, Ramón Labañino, René González, Antonio Guerrero et Fernando González (Les Cinq Héros cubains), et combien il est possible de faire que leur histoire soit reconnue.

peo/lb/ft/yrv

*Journaliste de la rédaction de Culture de Prensa Latina

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