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Une marée humaine pour célébrer la victoire d’Alberto et Cristina Fernandez

Par Maylin Vidal.

Buenos Aires, 28 octobre (Prensa Latina) « Le gouvernement est revenu entre les mains des argentins », a déclaré hier le tout nouveau président, visiblement ému, devant la marée humaine qui a envahi une grande partie de Corrientes, la longue avenue emblématique de Buenos Aires.

C’est par cette évocation au grand dirigeant politique Néstor Kirchner, l’ancien président d’Argentine décédé il y a tout juste neuf ans, que le nouveau duo présidentiel, Alberto et Cristina Fernández, s’est adressé pour la première fois à la nation après avoir triomphalement remporté une élection historique dans un pays qui va maintenant changer de cap politique.

D’une tribune archi-comble -où se serraient les protagonistes de l’intense campagne menée ces cinq derniers mois et accompagnés de phrases et de chansons scandés par la multitude comme « Néstor n’est pas mort! » ou « Nous revoilà »-  les nouveaux élu ont adressé un message on ne peut plus clair au peuple: l’unité des argentins ne doit plus jamais se briser afin que le pays ne retombe plus entre les mains du néo-libéralisme.

Après un discours enflammé d’Axel Kicillof, l’ancien ministre de l’Économie et nouveau gouverneur de la province de Buenos Aires, la dirigeante politique et ancienne présidente du pays, Cristina Fernández, toute de rouge vêtue et extrêmement émue, a félicité la patrie pour l’excellente journée démocratique que venaient de vivre l’Argentine.

« Je n’ai jamais imaginé que je serais si heureuse quand ce jour viendrait », a-t-elle affirmé, faisant allusion à l’une des années les plus difficiles qu’elle a eu à vivre depuis le décès de son époux, Néstor Kirchner.

Dans un discours bref, mais précis, Cristina s’est adressée à son compagnon et ancien chef de cabinet, qui est aujourd’hui, a-t-elle déclaré, le président de tous les argentins et a l’immense responsabilité d’accomplir une tâche cyclopéenne qui nécessitera la participation de tous les argentins, ceux qui ont voté pour lui, et les autres.

Par ailleurs, en tant qu’ancienne présidente constitutionnelle pendant deux mandats, elle a demandé à l’actuel président, Mauricio Macri, de prendre, d’ici le 10 décembre -jour de la passation des pouvoirs- toutes les mesures nécessaires pour alléger la situation dramatique dans laquelle se trouvent les finances du pays.

« C’est là sa responsabilité. Les présidents restent présidents depuis le jour où ils assument le pouvoir jusqu’au jour où ils s’en vont », a affirmé l’ancienne présidente.

Le regard franc et assuré, elle a appelé ses compatriotes à analyser ce qui avait amené le pays « à la dure expérience économique qu’il vient de traverser ».

« Je veux demander à tous les hommes et femmes aujourd’hui présents de ne plus jamais rompre cette unité. Nous en avons besoin pour contrer ces projets néo-libéraux qui nous ont déjà fait tant de mal », a-t-elle déclaré.

Au milieu des chants péronistes entonnés par la foule, Cristina a laissé la parole au nouveau président. Celui-ci a souligné que le Front n’était pas uniquement le Front des argentins présents: il était le Front de tous les argentins. Il avait été créé dans ce but. La nation entière était donc convoquée à prendre part aux tâches à venir car les temps n’allaient pas être faciles.

Dès demain, a-t-il souligné, il allait se réunir avec l’actuel mandataire « pour étudier comment va se passer la transition. Jusqu’au 10 décembre, Macri reste président, mais nous allons collaborer dans tous les domaines possibles ».

La seule chose qui nous importe est que les argentins cessent de souffrir une fois pour toutes, a insisté l’ancien chef de Cabinet, qui, le regard levé au ciel, s’est adressé à Néstor Kirchner, l’un de ses grand amis. « Où que tu sois, je te remercie », a-t-il déclaré.

« Je m’engage, dès maintenant, à construire l’Argentine égalitaire et solidaire dont nous rêvons tous », a-t-il ajouté. « Cette victoire électorale scelle mon engagement moral et éthique avec tous les argentins. Nous allons construire un pays qui sera meilleur pour tous ».

Nous sommes conscients de votre confiance et nous allons faire le nécessaire pour que les portes des usines ouvrent à nouveau, pour que chaque chômeur retrouve un emploi, pour que l’on continue à créer de nouvelles universités à l’intérieur du pays, a-t-il promis.

« Nous allons nous construire l’Argentine que nous méritons. Celle dont rêvent tous les hommes et femmes de bonne volonté. Nous allons entrer dans le monde avec fierté. Nous le ferons, Cristina et moi. Nous le ferons ensemble. Avec vous tous et vous toutes », a-t-il conclu au milieu des acclamations des personnes présentes.

Peo/lb/may

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