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Le Brésil cède sous la pression des États-Unis et vote en faveur du blocus contre Cuba

Brasilia, 9 novembre (Prensa Latina) Pour la première fois en 27 ans, le Brésil a cédé à la pression des États-Unis et a voté jeudi dernier contre la résolution annuelle condamnant le blocus des États-Unis contre Cuba, signale le quotidien Folha de São Paulo.

Lors du vote à l’Assemblée Générale des Nations Unies, Cuba a reçu le soutien écrasant de la communauté internationale, lorsque 187 États membres se sont prononcés contre le blocus économique, commercial et financier.

Seuls deux pays se sont abstenus : la Colombie et l’Ukraine, tandis que les États-Unis, Israël et le Brésil ont voté contre la levée du blocus et se sont retrouvés isolés face aux revendications de la majorité de la communauté internationale.

La publication brésilienne dénonce le fait que la Maison Blanche, par l’intermédiaire de la division du Département d’État pour l’Hémisphère Occidental, a demandé à deux reprises à Itamaraty (Ministère des Affaires Étrangères) de changer sa position historique de rejet des mesures économiques unilatérales et de s’aligner sur les Etats-Unis lors du vote.

Selon Folha, Washington a affirmé qu’en condamnant le blocus contre Cuba, le Brésil enverrait le message estimant que le pays des Caraïbes peut continuer d’intervenir au Venezuela en toute impunité et que le gouvernement brésilien tolère les violations des droits de l’Homme sur l’île.

Le quotidien réaffirme que le chancelier brésilien Ernesto Araújo a cédé à la pression nord-américaine, malgré la forte résistance de l’actuel ambassadeur du Brésil auprès de l’ONU, Mauro Vieira.

Il insiste sur le fait que le vote brésilien va à l’encontre de la position historique d’Itamaraty de condamner les mesures économiques unilatérales à l’encontre de pays tiers, qui sont interdites par le droit international et l’ONU.

La version numérique du journal indique que, lors de ces derniers mois, Vieira a essayé de faire comprendre qu’un vote en faveur de la résolution ne signifierait pas un soutien à la politique des droits de l’Homme à Cuba, ‘mais plutôt une position traditionnelle du gouvernement brésilien par rapport à l’ingérence dans d’autres pays’.

Il a fait valoir qu’un vote négatif ne serait pas seulement perçu comme un geste contre le pays caribéen, mais comme une position contre le principe de non-ingérence, ce qui déplairait à tous les pays visés par ces mesures.

Vieira a également fait valoir qu’une telle voix pourrait nuire aux intérêts brésiliens, par exemple dans le cas de la possibilité de sanctions économiques contre le Brésil en raison de sa politique environnementale en Amazonie.

Il serait donc difficile pour le Gouvernement de Jair Bolsonaro d’obtenir l’appui des nations contre ce type d’ingérence.

Citée par Folha, la coordinatrice du programme Conectas Derechos Humanos, Camila Asano, a mis en garde contre les sanctions aveugles telles que les blocus, qui ont des effets négatifs sur la population en général et ont donc été considérés comme des mesures inadéquates pendant des années’.

Elle a souligné que le changement de position concernant ce vote était également un autre exemple de l’alignement automatique du pays sur la politique étrangère des États-Unis, sans que des changements aussi importants et dramatiques ne soient débattus de manière appropriée au Brésil.

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