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Le Chili vit sa troisième semaine de mobilisation sociale

Par Rafael Calcines Armas

Santiago du Chili, 9 novembre (Prensa Latina) Le Chili a vécu sa troisième semaine de protestations de masse, avec des manifestations et des casseroles sonnant dans toutes les villes, des allégations de violations des droits de l’Homme, les tentatives du gouvernement de médiatiser la protestation et la chute en flèche du soutien à Sebastián Piñera.

Vendredi, alors que trois semaines se sont écoulées depuis l’explosion sociale contre le modèle néolibéral et les inégalités existantes, une énorme concentration sur la place Baquenado, de cette capitale, a démontré que le mouvement populaire maintient la force qui l’a conduit à mettre contre les cordes le gouvernement de Piñera.

Au cours de la semaine, les séances de comités populaires, promues par la Table de l’Unité Sociale, qui regroupe plus de 70 organisations, avec la participation de milliers de personnes dans les quartiers et les institutions pour discuter de la situation actuelle et proposer des voies pour aller de l’avant, ont également été renforcées.

Parmi les thèmes qui gagnent de la place dans les revendications des plus larges secteurs figure la mise en place d’une Assemblée Constituante qui ouvrira la voie à une nouvelle constitution en remplacement de l’actuelle, qui date de la dictature d’Augusto Pinochet.

Des universités, des maires, des hommes politiques, des intellectuels et même l’Église Catholique, de la voix de l’administrateur apostolique de l’archidiocèse de Santiago, Mgr Celestino aós, ont réclamé une nouvelle Carta Magna pour le Chili.

Les manifestants réclament également des mesures plus immédiates pour remédier aux inégalités existant dans la société chilienne, telles que des augmentations de salaires et de pensions, le contrôle des prix des services de base, l’accès de tous à une éducation et à des soins de santé de qualité, entre autres.

Dans le même temps, et en contraste avec les marches pacifiques, les actes de vandalisme commis par des groupes à cagoules souvent étrangers aux manifestations, qui ont incendié des barrages routiers, détruit le mobilier urbain et pillé commerces et bâtiments publics et privés, n´ont pas non plus manqué.

Toutefois, alors que la présence de la police a été limitée, voire nulle, pour les empêcher de commettre ces délits, la répression démesurée des manifestations pacifiques a suscité la répulsion nationale et internationale.

Les données partielles fournies par l’Institut National des Droits de l’Homme (INDH) sont les suivantes: plus de 5000 détenus et plus de 2000 blessés, ainsi qu’un nombre croissant d’infractions commises par les forces de police, comme des tabassages, des tirs de plomb, des abus sexuels et des viols.

Au cours de la semaine, le pays a reçu les prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchú et Adolfo Pérez Esquivel, qui ont dénoncé les violations systématiques et flagrantes des droits de l’Homme commises par des agents de l’État.

Dans ce contexte, le président Sebastián Piñera, qui a atteint les niveaux d’impopularité les plus bas depuis le retour du pays à la démocratie, de l’avis des analystes, ne semble pas entendre la clameur de la rue ni évaluer l’ampleur réelle des changements réclamés par les majorités.

Ainsi, il a signé un projet de loi visant à porter le revenu minimum à 350 mille pesos (environ 400 dollars), considéré par les économistes et les syndicats comme une mesure totalement insuffisante pour répondre aux besoins fondamentaux des plus pauvres, et a présenté un agenda pour la sécurité, dans le but de renforcer les forces de police au nom de la protection de l’ordre public.

Pour couronner le tout, il a convoqué le Conseil National de Sécurité, organe auquel il n’est fait appel que dans des cas extrêmes, ce qui a suscité le rejet de toutes les forces d’opposition au complet, qualifiant cette décision de tentative d’accroître encore plus la répression contre le mouvement populaire.

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