Mexico, 26 novembre (Prensa Latina) Dans la ville d’El Alto ou à Cochabamba, en 10 jours, il y a au moins 32 morts alors même que nous avons pris soin de la vie. On ne peut pas comprendre que les commandants des forces armées et de la police aient recommencé à commettre des actes de violence, ce que nous pensions être dépassé par l’histoire, a-t-il exprimé.
Morales estime qu’en cette époque, la droite bolivienne pense qu’en passant du racisme au fascisme en tuant des gens, on obtient la paix en piétinant l’égalité et la justice sociale.
Depuis le président Donald Trump en passant par le Péruvien Pedro Pablo Kuzinski, les actes de corruption et le fascisme créent l’idée que c’est celui qui a le pouvoir économique qui commande.
C’est cette mentalité en Bolivie qui ramène le pays à une époque d’inquisition, comme à l’époque de la colonie et de la monarchie, a-t-il ajouté. Il a réaffirmé qu’il avait gagné les élections présidentielles boliviennes proprement, et a rappelé que les autochtones sont honnêtes et se développent dans la culture de ne pas voler, ne pas mentir. Puis il a cité encore une fois que quelques jours avant le 10 novembre, il a dit au putschiste de l’OEA Luis Almagro de mettre fin au prétendu rapport faisant état de fraude car cela allait provoquer un incendie et que beaucoup de gens allaient mourir, comme cela a finalement eu lieu.
L’OEA, a-t-il dit, est responsable de tant de massacres. Cependant, plusieurs personnalités internationales ont démontré qu’il n’y avait rien de grave dans les élections ni aucune fraude, mais personne n’en a tenu compte, ni l’OEA ni aucune entité.
Nous demandons maintenant la création d’une commission de vérité internationale pour prouver qu’il n’y a pas eu fraude. Comme ils trompent le peuple, comme ils font croire au monde entier qu’il y a eu fraude, c’est ce qu’il faut prouver.
C’est une lutte idéologique, nous avons un peuple organisé, mobilisé, sorti de l’extrême pauvreté et cela la droite ne le pardonne pas.
Ils ne nous pardonnent pas ce travail, l’empire étasunien et les pays développés ne pardonnent pas les gouvernements anti-impérialistes qui ouvrent la voie de l’avenir aux pauvres avec des programmes sociaux pour les plus humbles sans concentrer le capital en quelques mains, a-t-il affirmé.
L’ancien dirigeant a invoqué son appel à un dialogue national inclusif avec son désir de ne plus vouloir que le sang coule dans son cher pays ni que les putschistes continuent de tuer des frères, « voilà la douleur que nous avons, parce que des décrets comme celui de libérer de responsabilité de la répression des militaires est une carte blanche pour continuer à tuer ».
En 10 jours, plus de 30 personnes ont été tuées par balle, ce qui est incroyable, mais il y a également la ruine de l’économie alors que cela a pris tant de temps pour la redresser.
Toutefois, si la Commission Internationale de la Vérité démontrait qu’il n’y a pas eu de fraude, il faudrait alors dire que le putschiste est aussi l’OEA.
Si cet organisme est créé et dit que ce qui a pu se passer lors des élections n’est pas grave, contrairement à ceux que prétendent la droite bolivienne et le gouvernement des États-Unis, qu’il n’y a pas eu de fraude comme l’ont déjà constaté des personnalités dans le monde, je ne sais pas ce que les putschistes vont faire.
Par ailleurs, a-t-il rappelé, si l’Assemblée Nationale rejette et n’approuve pas ma démission, je reste le président constitutionnel de la Bolivie, c’est la vérité.
Morales s’est montré convaincu que les secteurs les plus radicaux, racistes et fascistes opéraient dans son pays comme suivant un mandat des États-Unis. Ce n’est pas le gouvernement de facto qui décide, c’est les États-Unis par l’intermédiaire de représentants de ce pays.
Telle est la réalité, ils se mobilisent pour décourager la réaction du peuple bolivien et dire qu’il s’agit d’un gouvernement de transition, ce qui est un mensonge, un prétexte, il s´agit d´une répression, d´une intervention, d´un gouvernement de facto.
Bien que le gouvernement des États-Unis ne puisse pas intervenir militairement, directement dans nos pays, il utilise au contraire ceux qui se soumettent ouvertement à l’empire pour soumettre les plus pauvres.
Malheureusement, ils ont fait croire des mensonges contre moi, contre mon gouvernement, et même des fonctionnaires victimes de chantage sont apparus pour faire des dénonciations inventées avec des preuves semées pour nous discréditer et nous faire paraître coupables de ce qui leur passait par l´esprit.
Avant le coup d’État, à Santa Cruz, on vivait un racisme pur avec Luis Fernando Camacho à sa tête, qui demandait d’agir à la manière du trafiquant de drogue colombien Pablo Escobar et demandait de dresser une liste de ceux qu’il appelait des traîtres pour les punir. Imaginez que pour eux, pour les putschistes, leur idole c´est Pablo Escobar.
Je répète, a souligné Morales, qu’en Bolivie, le fascisme et le racisme reviennent avec le putschisme, comme si la Bolivie était en mauvaise santé économique, alimentaire et énergétique, alors qu’elle est dans la meilleure situation de son histoire.
Le système capitaliste empêche les gouvernements progressistes de chercher d’autres chemins que le sien, le néolibéralisme, et le thème de fond est celui-là.
Pour les fascistes et les racistes, tuer est un moyen de garantir la paix, de haïr et d’humilier l’humble est de montrer qui commande.
En revanche, a-t-il dit, l’autochtone pratique la solidarité, la complémentarité, la femme et l’homme originels sont élevés dans l’amour du prochain et du sien, il est aimable, il vit en harmonie avec la terre mère qui donne la vie à l’être humain, nous sommes frères de la planète, et c´est pour cela que nous utilisons toujours le terme de frères et sœurs.
Ce racisme et cette haine, ce mépris pour les pauvres, sont en fait une dure bataille pour réconcilier la société bolivienne et cela explique le sens d’un État plurinational.
À un autre moment de l’interview, Evo Morales a manifesté que ce qui se passe en Bolivie avec les putschistes ressemblait à ce qui s’est passé avec le commandant Hugo Chávez en 2002, lorsque la réaction des grands entrepreneurs a donné ce coup d’État, ils l’ont enlevé, ont dit qu’il avait démissionné et ont imposé à sa place l’entrepreneur Pedro Carmona Estanga.
Mais le peuple s’est immédiatement levé et l’empire nord-américain, l’église catholique, l’ambassade des États-Unis, ont dû céder et Chavez est retourné à Miraflores parce que les gens l’ont arraché de son enlèvement, ils ne l’ont pas laissé partir.
En Bolivie, a-t-il dit, les combats se poursuivent et la population se mobilise contre les putschistes.
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