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Chili : deux mois mobilisations exigeant des changements de fond

Par Rafael Calcines Armas

Santiago du Chili, 18 décembre (Prensa Latina) Alors que deux mois se sont écoulés depuis l’explosion sociale, pour la plupart des chiliens les réponses effectives aux changements profonds qu’ils réclament sont loin d’être suffisantes et ils n’apprécient que très peu les mesures insuffisantes et les politiques répressives du gouvernement.

Les manifestations, déclenchées par une augmentation des billets du métro, se sont multipliées de façon explosive, avec des millions de personnes réclamant des augmentations de salaires et de pensions, des améliorations de la santé publique et de l’éducation et bien d’autres, et en général un changement radical au modèle néolibéral dominant.

La réponse du gouvernement a été un programme social qui, jusqu’à présent, n’a apporté que quelques améliorations aux salaires les plus bas et aux retraites à moyen terme, qui restent bien en deçà des exigences du mouvement social regroupé au sein de la Table de l’Unité Sociale.

Un seul exemple : alors que l’exécutif a annoncé une augmentation lente et progressive des salaires jusqu’à environ 300 mille pesos, pour le mouvement syndical le minimum possible pour sortir la majorité des familles de la pauvreté et de l’endettement est de 500 mille pesos (environ 650 dollars au change actuel).

De nombreux analystes considèrent que ces mesures insuffisantes, qualifiées par beaucoup d’aumônes, ne visent qu’à apaiser l’atmosphère et à gagner du temps pour que le mouvement social perde de sa force en raison de tant de jours de mobilisations, bien qu’elles conduisent également à maintenir et même augmenter le mécontentement social.

C’est pourquoi, pour les partis d’opposition et le mouvement populaire, de telles solutions ne font que mettre en évidence l’aveuglement du gouvernement, qui ne semble pas mesurer la dimension réelle de la crise sociale et politique.

Dans le même temps, le président SebastiánPiñera a lancé un ‘agenda de sécurité’ visant à renforcer l’appareil policier et à traiter d’urgence les projets de loi contre les « cagoulés, les pillages et les barricades ».Ces projets sont pourtant rejetés par de larges secteurs qui accusent l’exécutif de criminaliser les manifestations pacifiques.

Les preuves de la violence policière au cours de ces deux derniers mois sont les arrestations souvent arbitraires de milliers de personnes, y compris des mineurs, plus de 3000 blessés, dont plus de 350 avec de graves lésions oculaires, ou encore des victimes de tortures et même d´agressions sexuelles.

Cette situation a placé le Chili parmi les cibles d’entités internationales, y compris le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, qui ont dénoncé des violations graves et répétées et exigé du gouvernement qu’il mette fin à ces faits, alors que les évasives justifications ont été les réponses du palais de La Moneda.

Pendant ce temps, la revendication d’une nouvelle constitution a gagné du terrain, pour laquelle la majorité de la population réclame une assemblée constituante, tandis que du côté du gouvernement, qui a accepté à contrecœur d’avancer dans cette direction, on cherche à adapter ce processus à ses intérêts.

Même les partis de droite de la coalition au pouvoir ne cachent pas leurs efforts pour sauver d’une manière ou d’une autre l´actuelle Carta Magna imposée à l’époque de la dictature d’Augusto Pinochet, et qui est la base du modèle néolibéral répudié.

Au milieu d’une économie qui présentait déjà des signes de faiblesse dus à des facteurs externes et internes, et que l’explosion sociale a aggravé, le président SebastiánPiñera et son exécutif ne parviennent pas à convaincre, atteignant un niveau de popularité d´à peine 13%.

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