La Paz, 7 janvier (Prensa Latina) La présidente du Sénat bolivien, Eva Copa, a qualifié hier de désastreuse la proposition du gouvernement de facto d’annuler les festivités du 22 janvier, Journée de l’État Plurinational.
Dans la ville d’El Alto, Copa a souligné à des médias que la célébration doit être ratifiée parce que ‘c’est une date importante, spécialement pour les secteurs sociaux, indigènes et paysans’, rappelant l’instauration en 2010 de l’éphéméride par le président de l’époque Evo Morales par le décret 405 et la mise en œuvre de la nouvelle Constitution Politique de l’État.
Elle a précisé que ce jour-là sera débattu un rapport sur la gestion de l’Assemblée Législative Plurinationale (ALP), tandis que les organisations sociales et les secteurs proches du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) reprendront la lutte contre le putschisme et le fascisme.
« Il est important de se souvenir du 22 janvier. Il y aura un débat sur la question de savoir s’il y aura une session spéciale de l’Assemblée, mais les organisations sociales organiseront des comités et des marches. Je pense qu’il est important que les organisations sociales et l’Assemblée Législative puissent faire passer leurs messages », a-t-elle déclaré.
Pendant les 13 années du processus de changement mené par l’ancien chef de l’État, le salaire minimum de moins de 60 dollars par mois en 2005 a été porté à près de 300 dollars, et les droits des travailleurs ont été améliorés, selon des sources officielles.
L’universalisation de la santé et de l’éducation, la redistribution des richesses au profit des secteurs vulnérables et l’application de lois en faveur des 36 peuples indigènes originaires paysans sont des réussites de la refondation de l’État bolivien reconnues par des organismes internationales comme l´Organisation des Nations Unies.
Par ailleurs, le président de la Chambre des Députés, Sergio Choque, a suggéré ce lundi que Morales, réfugié en Argentine, puisse offrir son rapport de gestion à l’ALP le 22 janvier prochain, en étant retransmis par des écrans géants et donc sans avoir besoin d’être présent dans la nation andine et amazonienne.
‘Il n´a pas besoin de venir, nous pouvons faire comme avec la transmission de La Haye (au sujet du verdict de la Cour Internationale de Justice au sujet d´un litige avec le Chili), avec des écrans géants ici sur la place Murillo, en des points stratégiques pour que le pays puisse entendre de sa propre voix le bilan de la gestion qu´il a menée’, a commenté Choque aux médias.
Il a annoncé que la lettre de démission du dirigeant aymara ainsi que d’éventuelles poursuites judiciaires contre les autorités du régime putschiste pour les morts de Sacaba et Senkata seront lues et examinées par les législateurs lors de cette session.
Le 15 novembre dernier, à Sacaba, un affrontement entre des manifestants qui rejetaient le gouvernement de facto de Jeanine Áñez et des policiers a fait cinq morts et des dizaines de blessés, dont certains grièvement.
Puis 19 novembre, une opération policière et militaire visant à débloquer les routes depuis l’usine de gaz de Senkata (El Alto) a déclenché un affrontement avec des manifestants opposés au gouvernement putschiste faisant un bilan de 10 morts.
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