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Le Royaume-Uni a tenté de faire chanter Nelson Mandela par une vente d´armes

Londres, 16 janvier (Prensa Latina) Le Royaume-Uni a tenté en 1995 de faire chanter le gouvernement du président Nelson Mandela pour qu’il achète un lot de corvettes de guerre fabriquées en Écosse, a dénoncé aujourd’hui un journal local.

Selon la plateforme numérique écossaise The Ferret, qui cite des documents officiels récemment déclassifiés, Douglas Hurd et Malcolm Rifkind, qui ont occupé les portefeuilles des Affaires Étrangères et de la Défense, sous le gouvernement conservateur du premier ministre John Major, ont été impliqués dans l’affaire datant de 1995.

La publication mentionne par exemple un mémorandum de l’ambassadeur britannique de l’époque en Afrique du Sud, Anthony Reeve.

Ce texte note que Hurd a laissé entendre au vice-président sud-africain de l´époque Thabo Mbeki et au ministre de la Défense Ronnie Kasrils que le Royaume-Uni aurait beaucoup de mal à établir une coopération militaire avec cette nation australe si les quatre corvettes écossaises n´étaient pas achetées.

Hurd pense que nous devons réfléchir à la manière d’étendre cette relation, en particulier dans le domaine naval, mais de manière à ce qu’elle soit conditionnée à l’obtention du contrat des corvettes, exprime le document rédigé par le diplomate.

Rifkind, pour sa part, aurait également plaidé en faveur de la transaction d’une valeur de 300 millions de livres sterling lors d’une visite qu’il a effectuée en Afrique du Sud en avril 1995, ajoute The Ferret, sans toutefois donner plus de détails sur les démarches entreprises par le titulaire de la Défense de l’époque.

La plate-forme dédiée au journalisme d’investigation inclut l’opinion du professeur de l’Université St. Andrews Ian Taylor, qui estime honteux qu’au lieu de s’excuser pour son soutien au régime de l’apartheid, Londres ait alors tenté d’obliger le nouveau gouvernement d’Afrique du Sud à acheter des armes britanniques.

Le média cite également Andrew Smith, militant de la Campagne contre le commerce des armes, qui estime que les révélations sont la preuve que la vente d’armes a toujours été au centre de la politique étrangère et des relations internationales du Royaume-Uni.

The Ferret souligne en outre que le chantage diplomatique présumé contre le gouvernement du président Mandela a eu lieu un an à peine après un incident similaire au cours duquel la chancellerie britannique a accepté d’accorder 216 millions de livres sterling au gouvernement malaisien pour construire un barrage, en échange de l’achat d’armes.

Cet accord a ensuite été déclaré illégal, et a influencé la décision du gouvernement travailliste qui a remplacé les Tories en 1997 de créer le Département du développement international pour s’occuper des questions liées à l’aide à d’autres pays, qui étaient jusqu’alors du ressort du ministère des Affaires Étrangères, rappelle la publication.

Bien que les documents relatifs à la prochaine étape de l’appel d’offres pour les corvettes écossaises n’aient pas encore été déclassifiés, le contrat a été attribué à des sociétés françaises et allemandes, qui ont également fait l’objet d’une enquête pour corruption dans l’affaire impliquant plusieurs hauts responsables sud-africains, dont le président Jacob Zuma.

Selon The Ferret, Hurd et Rifkind, ainsi que le fabricant de navires de guerre, ont refusé de commenter le chantage diplomatique présumé exercé par le gouvernement britannique.

peo/rgh/nm

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