Santiago du Chili, 17 janvier (Prensa Latina) La Chambre des Députés a finalement adopté hier une série de modifications apportées au projet controversé de loi anti-pillage et anti-barricades considéré par ses détracteurs comme un instrument pour accroître la répression.
Après le résultat du vote, lors duquel les bancs de doite ont en bloc voté en faveur du texte, avec le soutien de plusieurs députés de la Démocratie Chrétienne, la députée communiste Karol Cariola a jugé le choix très regrettable et a qualifié le projet de loi de néfaste.
Elle a expliqué que cela conduit à criminaliser la protestation sociale et a averti que le Sénat, au lieu de l’améliorer, a augmenté les peines de prison et a donné au gouvernement un outil supplémentaire pour réprimer les manifestations populaires.
Dans des déclarations au journal El Siglo, elle a considéré cette initiative comme l’une des lois les plus répressives, qui justifie l’action des forces des carabiniers pour violer les droits de l’Homme, et restreint ainsi la mobilisation sociale et les droits des personnes pour pouvoir se mobiliser librement et avoir le droit de s’exprimer dans les rues.
De son côté, le chef du groupe parlementaire communiste, le député Boris Barrera, a noté que la droite, avec le soutien de certains membres de l´opposition, a adopté la loi criminalisant la protestation sociale au moment où Sebastián Piñera agonise avec seulement 6% de soutien de la population, selon les derniers sondages.
Une lettre du représentant régional pour l’Amérique du Sud du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), Jan Jarab, a été rendue publique lors du vote sur le projet pour exprimer ses préoccupations concernant l´agenda de sécurité du Gouvernement, en particulier sur le projet en discussion.
La lettre, lue par le député Hugo Gutiérrez au cours du débat, indique que du point de vue des normes internationales, la possibilité de sanctionner pénalement l’interruption de la libre circulation des personnes sans autorisation confirme seulement que le droit de réunion pacifique fonctionne selon une logique d’autorisation administrative.
Le rapporteur spécial fait observer que la simple obstruction de la circulation des personnes ou des véhicules ne doit pas être un motif de dispersion d’une manifestation, ni même de criminalisation des participants.
Il souligne également que le droit de réunion pacifique ne doit pas être régi par un régime d’autorisation; la simple perturbation ou interruption temporaire de la circulation des véhicules ou des piétons ne constitue pas un acte de violence.
Il met en garde contre le fait que la solution du problème des éléments violents lors de manifestations doit être recherchée par l´amélioration de la capacité des polices à identifier et à écarter les éléments violents plutôt que de criminaliser d’autres comportements.
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