Lima, 23 janvier (Prensa Latina) Le Bureau du Défenseur du Peuple (Défenseur des Droits) et deux journaux locaux se sont prononcés aujourd’hui contre la stigmatisation des citoyens vénézuéliens, suite à la création controversée d’une unité de police contre les délits commis par des étrangers.
Le défenseur adjoint aux droits de l’Homme, Percy Castillo, a demandé que l’on n’établisse pas de liens entre des groupes de personnes en raison de leur nationalité, car il s’agit d’une forme de discrimination qu’il a jugée inacceptable dans un État de droit.
‘Nous ne doutons pas que la création d’unités de police spécialisées puisse constituer une mesure efficace dans la lutte contre la criminalité, mais délimiter comme but d’action les étrangers les rend objet de stéréotypes qui peuvent les stigmatiser’, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le quotidien La República déplore que la nouvelle de la création de l’unité policière ‘ait fait le tour du monde en présentant le Pérou, pays qui compte plus de trois millions de compatriotes migrants, comme xénophobe et contraire à ses engagements internationaux’.
Il ajoute que cette mesure contribue à la stigmatisation et à la maltraitance d’un secteur auquel on attribue, selon des chiffres officiels, à peine 1,8 % des actes délictueux signalés en 2019 et à « une communauté (les Vénézuéliens) qui fait déjà l’objet d’autres formes d’abus, notamment au travail ».
Le problème, ce sont les types de délits et non la nationalité, et c’est là que se situe le problème de la police, car ‘les plaintes augmentent mais non l’efficacité’ des enquêtes criminelles.
Le journal El Comercio note, quant à lui, que tout semble indiquer que le ministre de l’Intérieur, Carlos Morán, avec la création de la brigade, ‘cherche à gagner les applaudissements faciles’ de ceux qui blâment les migrants pour les problèmes d’insécurité du pays.
Les sanctions pour ceux qui violent la loi sont appliquées de manière individuelle. Étendre la suspicion à tout un collectif en se concentrant sur un aspect comme son origine est imprudent et le faire, pour obtenir des crédits politiques, c’est répugnant, ajoute-t-il.
Dans des déclarations antérieures, le sociologue Enrique Fernandez-Maldonado a fait observer que l’insécurité des citoyens n’était pas née des migrations et qu’il était donc incorrect d’attribuer le problème aux Vénézuéliens.
Puis il a ajouté que le gouvernement et la presse doivent traiter le sujet de manière responsable et sans promouvoir la xénophobie.
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