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Proscription d’Evo Morales, poursuite du coup d’État en Bolivie

La Paz, 24 février (Prensa Latina) De nombreuses personnalités et organisations se joignent aujourd’hui aux dénonciations contre l´interdiction de l’ancien président Evo Morales (2006-2019) de participer aux élections du 3 mai prochain en Bolivie.

Les anciens mandataires du Brésil, Dilma Rouseff, et de l’Équateur, Rafael Correa, l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA-TCP), et même l´ancien secrétaire chilien de l’Organisation des États Américains (OEA) Miguel Insulza, entre autres, considèrent comme illégale et injuste la décision du Tribunal Suprême Électoral (TSE) de la Bolivie.

Jeudi dernier, le TSE a annoncé la proscription de l’ancien président Evo Morales et de l’ancien sénateur Diego Pary pour ne pas avoir prétendument satisfait à la condition de résidence permanente.

Les critiques estiment qu’il s’agit là d’un maillon de plus dans la chaîne du coup d’État en Bolivie, qui a commencé avant les élections du 20 octobre et s’est concrétisée le 10 novembre dernier par la démission d’Evo, contraint par de hauts responsables militaires.

Selon Héctor Bernardo, journaliste, écrivain et professeur d’université, ‘le chemin que la droite antidémocratique a décidé de parcourir en Bolivie est une réplique des pas récemment franchis au Honduras : coup d’État, interdiction et fraude’.

Dans un article paru dans le quotidien argentin Contexto, Bernardo souligne que ce qui s’est passé lors du putsch est comme une nouvelle version d’un vieux film dans laquelle seuls les protagonistes changent.

Il considère que le script grossier est le même, il a été écrit à Washington et a pour toile de fond la doctrine Monroe, la politique néocoloniale de l’Empire et la participation de premier ordre de l’OEA, dirigée par son secrétaire général Luis Almagro.

Tous ces éléments font partie d’une parodie de démocratie incroyable, y compris pour les secteurs les plus réactionnaires qui cherchent désespérément un mensonge qui leur permette de justifier leur haine des processus populaires, souligne-t-il.

Il note que le président du TSE, Salvador Romero, nommé par la présidente autoproclamée Jeanine Áñez, n’est pas une garantie de transparence comme elle l’a annoncée, mais ‘la garantie de la fraude organisée par la CIA (Agence Centrale de Renseignement des États-Unis).

Il rappelle que WikiLeaks expose dans plusieurs de ses révélations les liens étroits de Romero avec le Département d’État nord-américain et l’Agence des États-Unis pour le Développement International (connue sous le nom d’Usaid pour ses sigles en anglais).

Selon les révélations, Salvador Romero avait au moins depuis 2008 des liens étroits avec des fonctionnaires de l’ambassade nord-américaine en Bolivie, précise-t-il.

Il a également été mis sur le devant de la scène lors de conférences contre le gouvernement d’Evo Morales parrainées par l’Usaid, organisme par lequel les services de renseignements nord-américains (en particulier la CIA) acheminent des fonds ou exécutent des opérations pour déstabiliser les processus populaires ou soutenir leurs marionnettes à l’étranger.

Romero a également lancé une campagne contre le Mouvement Vers le Socialisme (MAS, parti d´Évo Morales) pour tenter d’influencer les référendums et les élections présidentielles, ajoute-t-il.

Hector Bernardo souligne que le président du TSE de Bolivie a été qualifié de fervent militant contre la nouvelle constitution plurinationale promue par Evo Morales.

C’est Morales lui-même qui, à l’époque, a indiqué que l´ancienne Cour Électorale Nationale était un organe subordonné à l’ambassade des États-Unis, et Romero avait été nommé à la tête de cet organe en 2003 par le président de l’époque, Carlos Mesa, un des responsables du coup d’état du 10 novembre dernier, précise Bernardo.

Puis il a insisté sur le fait que ‘la Bolivie a commencé à parcourir le chemin du Honduras, qui a subi en 2009 le coup d’État contre Manuel Zelaya, l’imposition du gouvernement de facto de Roberto Micheletti, l’interdiction de Zelaya de participer aux élections et les fraudes successives (2014 et 2018) soutenues par l’OEA qui ont mis à la tête du gouvernement une marionnette de la Maison Blanche, Juan Orlando Hernández’.

De même, pour l’ancien Président de l’Équateur Rafael Correa (2007-2017), le coup d’État contre Evo et sa proscription font partie d’une deuxième édition du Plan Condor en Amérique Latine.

peo/jf/otf

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