Moscou, 2 mars (Prensa Latina) La Russie a rejeté hier la proposition de la Turquie de quitter la Syrie et a précisé que les seules forces armées ayant des raisons légales dans ce pays levantin sont précisément celles de cette nation, répondant à une demande de Damas.
C’est ainsi que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé la Russie à laisser la Syrie seule face à la Turquie au milieu de la crise dans la province d’Idlib.
Tous les autres militaires se trouvent en Syrie en violation des règles du droit international, a déclaré Peskov, en référence non seulement à la Turquie, mais aussi aux troupes étasuniennes et de leurs alliés dont la présence dans la nation levantine est rejetée par le gouvernement local.
En outre, les troupes syriennes combattent des formations terroristes qu’Ankara aurait dû à l’époque différencier, a signalé le porte-parole en allusion à l’engagement de séparer les groupes armés dits modérés des formations terroristes.
La Turquie, qui fait partie des pays garants de la paix en Syrie, aux côtés de la Russie et de l’Iran, aurait dû créer une zone de détente à Idlib, une zone démilitarisée et mettre fin aux hostilités, conformément à l’accord conclu à Sotchi en septembre 2018 entre Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine.
La Russie et la Turquie préconisent de réduire les tensions belliqueuses ‘sur le terrain’, dans la province syrienne d’Idlib, et de poursuivre la lutte contre les formations que l’ONU reconnaît comme terroristes, a indiqué hier la chancellerie.
Un communiqué de cette entité indique en outre qu’il s’agit en l’occurrence de combats avec des groupes extrémistes inclus dans les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Vendredi dernier, Poutine et Erdogan ont réaffirmé leur engagement à lutter contre le terrorisme international en Syrie.
Ils sont également convenus de se réunir prochainement au Kremlin pour aborder la crise à Idlib et se sont prononcés pour améliorer l’efficacité de la communication entre les militaires turcs et le Ministère russe de la Défense (Mindef), a indiqué le gouvernement russe.
Le Mindef a dénoncé l’implication de militaires turcs dans une attaque lancée jeudi dernier à Idlib par le groupe terroriste Yakhat Tajrir el-Cham.
Cette agression a été repoussée par les troupes et l’aviation syriennes, ce qui, selon Ankara, a causé la mort d’au moins 33 de ses soldats.
Après avoir annoncé la mort de ses militaires, la Turquie a considéré l’attaque contre ses forces armées comme une agression contre un pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et a avancé qu’elle engageait des consultations avec les membres de ce bloc militaire.
Le commandement syrien dénonce le fait que les groupes terroristes lancent souvent des attaques contre leurs positions puis se réfugient derrière les forces turques qui, à leur tour, attaquent avec des armes lourdes et de précision l’armée du pays du Levant.
peo/rgh/to