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Ordre de supprimer l’image d´une fresque concernant les exécutions en Colombie

Bogota, 2 mars (Prensa Latina) La Fondation pour la Liberté de la Presse (FLIP) en Colombie considère aujourd’hui comme une violation de la liberté d’expression la décision d’un tribunal ordonnant la suppression d’une image dénonçant des exécutions extrajudiciaires.

La FLIP a rejeté le jugement de tutelle du 21 février dernier, dans lequel il est indiqué au Mouvement national des victimes de crimes d’État (Movice) de supprimer des murs, des réseaux sociaux et des médias l’image de la fresque « Quien dio la orden ? » (Qui a donné l’ordre?) très répandue depuis octobre 2019.

Le 18 octobre dernier, le Movice et d’autres organisations de la Campagne pour la Vérité ont peint une fresque montrant les visages de cinq officiers supérieurs de l’armée (dont deux déjà à la retraite) avec des chiffres sur les exécutions extrajudiciaires.

Dans la soirée, des membres de l’armée ont fait irruption sur les lieux et ont repeint l´oeuvre en blanc, ce qui a été dénoncé par le Movice via les réseaux sociaux, a déclaré la FLIP.

Le 19 décembre, Marcos Evangelista Pinto, l´un des généraux représentés sur la fresque, a déposé une requête au motif que la publication de la fresque portait atteinte à ses droits à la réputation, à l’honneur, à la dignité humaine et à la présomption d’innocence.

Bien que le juge de première instance ait statué en faveur du Movice et ait reconnu que la publication était une manifestation légitime de la liberté d’expression, le deuxième juge saisi de la requête a exhorté le Mouvement à retirer la photo de tous les médias et réseaux sociaux.

La FLIP estime que la décision de ce juge est impossible à respecter car le retrait de l’image de tous les médias et réseaux sociaux après sa diffusion massive dépasse les capacités du Mouvement.

Pour se conformer à cette ordonnance, il faudrait consulter les autres personnes et organisations qui l’ont reproduite pour qu’elles la retirent. Cela, en plus d’être déraisonnable et hautement dispendieux pour le Movice, nécessite de lier ceux qui ont reproduit l’image au processus de tutelle, a précisé la fondation.

Face à cette situation, elle a réaffirmé que l’ordonnance allait à l’encontre du droit à une procédure régulière et de la légitime défense parce qu’aucun des médias et des personnes qui ont publié l’image n’a été lié au processus de tutelle, ils n’ont donc pas eu la possibilité de se défendre au procès ou de fournir leurs propres preuves.

La FLIP rappelle que le juge doit associer à la procédure de tutelle toutes les personnes susceptibles d’être affectées par la décision, car toute personne a le droit d’être informée des procédures qui la concernent en tant que garantie minimale d’une procédure régulière.

Le 27 février dernier, la FLIP a déposé une requête en nullité de la sentence devant le juge civil 13 de Circuito pour violation des garanties d’une procédure régulière. Si, une fois la décision est maintenue elle en demandera la révision devant la Cour Constitutionnelle.

La Fondation a demandé au juge chargé de l’affaire d’annuler cette décision portant atteinte à la liberté d’expression et aux garanties d’une procédure régulière.

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