Pékin, 3 mars (Prensa Latina) La Chine a rejeté aujourd’hui et qualifié d’oppression politique la décision des États-Unis de limiter à 100 le personnel des cinq médias nationaux et a averti qu’elle se réservait le droit de réciprocité par des contre-mesures.
Zhao Lijian, porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères, a dénoncé le fait que l’action annoncée lundi par le secrétaire d’État étasunien, Mike Pompeo témoigne de la mentalité de la Guerre froide à Washington et de la persistance d’obstacles au travail quotidien des journalistes chinois sur le sol nord-américain.
Cette mesure fait suite à la récente classification en tant que missions étrangères des correspondances de Xinhua, de la chaîne de télévision CGTN, de la China Radio International et des journaux China Daily et People Journal.
Ainsi, la Maison Blanche les oblige à suivre les mêmes règles que les ambassades et les consulats au motif qu’elles sont contrôlées par le Gouvernement chinois.
Zhao a déclaré que les bureaux de presse chinois aux États-Unis avaient toujours assuré une couverture impartiale, objective, véridique et fidèle à la vérité, mais qu’ils avaient aussi facilité la communication, les échanges culturels et la compréhension entre les deux peuples.
Il a qualifié l’action nord-américaine de trahison à la liberté de la presse, de manifestation d’hégémonie et de coup porté aux relations bilatérales.
Le porte-parole a démenti les allégations selon lesquelles le nombre de correspondants étasuniens dans le géant asiatique serait limité et d´entraves à l’octroi de visas.
Il a également condamné le traitement injuste et discriminatoire infligé aux journalistes nationaux, après avoir précisé que 29 médias nord-américains disposaient de visas à entrées multiples, alors qu´aux États-Unis il y a seulement neuf organisations de presse chinoises avec des permis d’entrée unique.
‘Les États-Unis ont été les premiers à enfreindre les règles et la Chine doit répondre’, a conclu Zhao, en mettant en garde contre des contre-mesures.
Les deux puissances sont confrontées à de fortes frictions depuis le mois dernier sur le thème de la presse.
Pékin a protesté et révoqué les accréditations de presse de trois correspondants du Wall Street Journal parce que ce dernier n’a pas présenté d’excuses et n’a pas enquêté sur les responsables de l´article intitulé « La Chine, le véritable malade de l’Asie », qui a provoqué l’indignation pour son approche désobligeante.
L’expression ‘le malade de l’Asie’ a été utilisée de manière péjorative à la fin du XIXe et au début du XXe siècle pour désigner cette nation, alors qu’elle souffrait de divisions internes et de tentatives de colonisation des puissances occidentales qui l’ont forcée à signer une série de traités pour obtenir des concessions commerciales.
La limitation des effectifs journalistiques fait partie des menaces lancées par Pompée au milieu d’un nouveau conflit qui tend les relations déjà complexes entre les principales économies du monde.
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