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Le retard concernant le procès d’Ola Bini en Équateur fortement critiqué

Quito, 4 mars (Prensa Latina) Le nouveau changement de date de l’audience préparatoire de procès contre le programmeur suédois Ola Bini, pour atteinte présumée aux systèmes informatiques des institutions d’État en Équateur, suscite aujourd’hui de nombreuses critiques.

L´audience, prévue pour demain, a été reportée au 17 mars, et ce à moins de 48 heures du début de cette partie du procès déjà reportée à deux autres occasions.

Selon la juge YadiraProaño, l’audience a été reportée à la demande du procureur Edgar Chávez, qui a justifié en droit et en bonne et due forme son absence, au motif qu’il doit assister à la procédure prévue dans l’affaire de corruption concernant d´anciens fonctionnaires du gouvernement de Rafael Correa (2007-2017).

De l’avis de Carlos Soria, avocat du développeur de logiciels, l’action est une violation flagrante des droits de l’activiste.

Encore une fois, la justice équatorienne viole les droits d’Ola Bini d’accès à une justice opportune et sans délai. Une violation de plus d’une centaine dans cette procèdure, a-t-il déclaré sur Twitter avertissant que l’équipe juridique ne restera pas les bras croisés.

Cette affaire doit être déclarée nulle, car en plus d’embarrasser le pays au niveau international une nouvelle fois, elle est entachée d’irrégularités qui ont provoqué l´impossibilité d’Ola Bini de se défendre, a-t-il déclaré ce matin en entretien avec Radio Pichincha Universal.

La réaction des militants des droits de l’Homme, qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux et ont reconnu que l’affaire était politisée, a également été explicite.

Le procès d’Ola Bini est entaché d’irrégularités de procédure et de pressions exercées sur le personnel judiciaire. Nous resterons vigilants, a averti Lolo Miño, défenseuse des droits des femmes et de la liberté d’expression.

Les militants, les journalistes et les citoyens considèrent la décision judiciaire comme une nouvelle violation de la procédure.

À l’audience de jeudi, la défense aurait demandé la nullité de la procédure et l’annulation de l’affaire, car une cour constitutionnelle a estimé comme arbitraire et illégale la détention et le mécanisme ayant permis d’obtenir les preuves alléguées à son encontre.

Des représentants de 18 organisations non gouvernementales nationales et étrangères ont prévu de se rendre au complexe judiciaire nord de Quito en qualité d’observateurs, compte tenu de leurs préoccupations concernant l’absence de garanties d’un procès équitable.

Bini a été arrêté le 11 avril 2019, le jour même où le gouvernement équatorien a retiré l’asile à l’ambassade de Quito à Londres à Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, site qui a publié des milliers de documents classifiés sur les pratiques illégales des États-Unis.

Jusqu’à présent, les accusateurs n’ont pas divulgué les institutions que l´informaticien aurait piratées. Ola Bini a été détenu pendant 71 jours, se trouve depuis 363 jours sans pouvoir effectuer de déplacements professionnels et ses comptes sont gelés.

Peo/mem/scm

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