La Paz, 11 mars (Prensa Latina) De nombreuses voix en Bolivie critiquent la nouvelle nomination hier de Fernando López au poste de ministre de la Défense, bien qu’il ait été démis de ses fonctions par l’Assemblée Législative Plurinationale (ALP).
Hier, la présidente autoproclamée Jeanine Áñez a de nouveau nommé Lopez à son poste alors qu´il avait été censuré vendredi dernier par l’ALP -dont les deux tiers sont du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) de l´ancien président Evo Morales- pour n’avoir pas assisté à trois convocations à un interrogatoire sur deux massacres commis par des militaires et des policiers contre des manifestants dans le contexte du coup d’État.
La décision des députés impliquait alors sa destitution, conformément à l’article 158 de la Constitution Politique de l’État, et en vertu de la réglementation il avait pourtant été démis de ses fonctions lundi.
Les réactions, notamment sur les réseaux sociaux, ne se sont pas faites attendre, estimant par exemple que « le parlement destitue le ministre de la Défense pour ne pas avoir répondu aux questions concernant le massacre de Senkata. Que fait Jeannine Áñez ? Le destituer et le nommer comme si de rien n’était. République Bananière de Bolivie ».
Pour sa part, @RiannaSarmiento propose à l’APL de ne plus siéger en expliquant que Jeanine Áñez vient de transformer officiellement le régime en dictature parce que le pouvoir exécutif se moque du pouvoir législatif en nommant à nouveau Fernando López au poste de ministre.
Également à travers Twitter, l’internaute @SergioDelazerda a assuré que la dictature d’Añez se moque non seulement des lois, mais aussi de la mémoire des 36 personnes assassinées à Sacaba et Senkata.
‘La tyrannie s’expose ainsi de plus en plus au poids de la justice qui viendra tôt ou tard’, a-t-il averti.
Le 10 novembre dernier, Evo Morales a démissionné de la présidence du pays sous la pression de hauts commandements militaires, deux jours plus tard Áñez a pris ses fonctions, ce qui a motivé des mobilisations pacifiques du peuple bolivien.
Toutefois, la police et l’armée ont procédé à des massacres à Sacaba, Cochabamba, et à Senkata, El Alto, pour contenir les protestations contre le coup d’État.
Plus de 30 personnes ont été tuées, des dizaines blessées et des centaines arrêtées pour avoir protesté contre le coup d’État.
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