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Rafael Correa : « J’ai le cœur brisé par ce qui se passe en Équateur »

Buenos Aires, 6 avril (Prensa Latina) L’ancien président équatorien Rafael Correa a souligné vendredi avoir l’âme brisée par ce qui se passe dans son pays, notamment en voyant les terribles images de sa ville natale de Guayaquil, avec des cadavres dans les rues, notamment en raison du Covid-19.

Lors d´une interview accordée à la chaîne argentine C5N, l’ancien mandataire s’est montré affligé et a exprimé ne pas pouvoir dormir de l’angoisse qu’il éprouve à voir ce qui se passe dans son pays à cause des effets de la pandémie, avec un système de santé totalement dépassé.

Depuis la Belgique, où il réside, Correa a signalé comment en 2009 l’Équateur avait été félicité pour la lutte contre la grippe porcine et « aujourd’hui nous sommes devenu le pire exemple, nous sommes le pire pays au niveau régional dans la lutte contre le nouveau coronavirus et Guayaquil a plus de morts que des nations entières », a-t-il manifesté après avoir noté que la crise est terrible et qu´elle a été mal gérée.

« Ce sont trois ans de persécution (politique et sociale), de destruction, du monde à l’envers ; le leadership a été appelé autoritarisme, le partage de la patrie a été appelé dialogue ; construire des hôpitaux ils ont estimé que ce n´était pas bien. Cette pandémie nous a conduits vers un système de santé en ruine, une économie en faillite et sans gouvernement », a-t-il souligné en référence à la gestion de l´Exécutif de Lenin Moreno.

‘Nous n’avons pas de leadership, nous n’avons pas de politiques publiques, nous avons un système de santé brisé, une économie affaiblie’, a-t-il insisté.

Suite aux images de Guayaquil qui circulent sur internet, où l’on voit des gens mourir dans les rues et des cadavres attendant des jours pour être ramassés, Correa a déclaré que c’est une ville où 60% des gens ont un travail indépendant, informel, chauffeur de taxi, vendeurs de crème glacée (…), des personnes qui doivent sortir tous les jours pour gagner leur pain quotidien.

« Si vous voulez les garder en isolement, vous devez les garder dans les maisons avec de la nourriture, des biens de base. Ils n’ont rien fait. Il n’y a pas eu de logistique, de mesures économiques, aucun soutien », a-t-il signalé.

Pour le leader politique et l’homme d’État, plusieurs mesures importantes auraient dû être prises dès le départ pour lutter contre la pandémie. « L’isolement, oui, mais pour cela il fallait distribuer de la nourriture et des biens de consommation de base et des produits d´hygiène dans les foyers ; et ça ils ne l’ont pas fait », a-t-il estimé.

« Ils devaient apporter des tests pour détecter les réseaux contagieux ; ils ont dit qu’ils apportaient 2 millions de kits, c’était un mensonge. Nos médecins meurent parce qu’ils n’ont pas de masque et pas de respirateur dans les hôpitaux », a-t-il déploré.

Ce qui a été fait est vraiment criminel, a déclaré Correa, qui a ajouté que le plus dur est de ne plus pouvoir enterrer les morts.

« Nous sommes passés d’un pays qui inaugurait des centrales hydroélectriques, des écoles du millénaire, des hôpitaux, des routes, à un pays qui creuse des fosses communes », a-t-il regretté.

Il y a déjà de nombreux jours, Rafael Correa avait notamment estimé que compte tenu de la situation en Équateur le pays devait demandé l´aide médicale de Cuba pour tenter d´éviter le pire.

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