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Une universitaire britannique demande à imiter la réponse de Cuba face au Covid-19

Par Néstor Marin

Londres, 17 avril (Prensa Latina) Pour vaincre la pandémie de Covid-19, l’action de l’État est nécessaire, et la réponse de Cuba illustre cette possibilité, a assuré aujourd’hui l’universitaire britannique Helen Yaffe, spécialiste des questions latino-américaines de l’Université de Glasgow.

 Dans des déclarations par courriel à Prensa Latina, Yaffe a expliqué que dans les pays capitalistes développés la réponse de l’État au nouveau coronavirus a été affaiblie par des années d’austérité et de coupes budgétaires dans les fonds destinés aux systèmes de santé publique, les privatisations et l’appauvrissement de millions de personnes.

Ces marchés avides de profits ne peuvent pas mobiliser les ressources médicales nécessaires pour sauver des vies, protéger les services de santé, arrêter l’effondrement économique, sauvegarder les chaînes de production et de distribution ou imposer des changements de comportement social, a-t-elle déclaré.

Selon Yaffe, la lutte mondiale contre la pandémie actuelle de Covid-19 a montré clairement que pour obtenir des résultats efficaces, mesurés par les besoins de la société et non par les bénéfices privés, il faut une intervention de l’État.

La réponse de Cuba illustre cette possibilité, a souligné l’experte en économie, après avoir noté que cette crise a remis en cause le concept très médiatisé selon lequel le libre marché garantit l’efficacité.

À cet égard, elle cite comme exemple le fait que, dans le cas de l’île des Caraïbes, 25 tests de Covid-19 ont été effectués à ce jour pour chaque infection signalée, alors qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, cette fourchette est de 5,1 et 4,1 respectivement.

Environ 40 pour cent des résultats positifs les plus récents étaient des cas asymptomatiques, ce qui montre l’importance de massifier les examens de diagnostiques, a ajouté Yaffe, qui a souligné qu’à Cuba le taux de mortalité chez les patients affectés par le virus n’est actuellement que de 2,9%, bien en dessous de 6,2% au niveau mondial.

Après avoir qualifié d’exceptionnelle la réponse du gouvernement cubain à la maladie, tant au niveau national qu’international, avec l’envoi de nouvelles brigades médicales dans une vingtaine de pays, la spécialiste a énuméré trois caractéristiques qui aident à comprendre l’ampleur des mesures prises jusqu’à présent par le pays antillais.

Premièrement, a-t-elle estimé, il y a l’expérience de l’île dans la maîtrise des maladies infectieuses et la réduction des risques face aux catastrophes climatiques et naturelles, sa capacité reconnue de mobiliser des ressources et de protéger des vies humaines, et un réseau d’organisations de masse facilitant la communication et l’action communautaire.

En second lieu, Yaffe a souligné le système de santé publique cubain, qui, en plus de la gratuité, donne la priorité à la prévention plutôt qu’à la guérison, et est basé sur les dénommés médecins de la famille en charge de la santé de la communauté où ils vivent et travaillent.

Cuba a plus de médecins par habitant que tout autre pays du monde, a souligné l´universitaire qui est également professeure invitée de l’École d’Économie et de Sciences Politiques de Londres, classée comme l’une des meilleures universités du monde en sciences sociales.

Comme troisième caractéristique, elle a noté le développement biotechnologique atteint par l’île des Caraïbes, qui, a-t-elle affirmé, lui a permis de produire près de 70 pour cent des médicaments qu’elle consomme, mettre en œuvre un vaste programme de vaccination et exporter des produits biopharmaceutiques dans une cinquantaine de pays.

À cet égard, elle a mentionné le cas de l’Interféron alfa 2b, une protéine humaine recombinante utilisée avec succès en Chine et à Cuba pour lutter contre le Covid-19, et qui jusqu´à la fin du mois de mars dernier avait déjà été demandé par 45 pays.

Interrogée sur le faible impact que l’existence de ce produit et l’internationalisme médical cubain a eu dans la presse occidentale, Yaffe a estimé que cette publicité conduirait à se demander comment une petite île des Caraïbes, bloquée depuis près de 60 ans par les États-Unis, peut devancer les pays capitalistes.

En plus de devenir honteux, cela soulignerait leurs échecs et inviterait à envisager le socialisme comme une alternative au développement, a-t-elle affirmé.

peo/rgh/nm

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