Brasilia, 3 mai (Prensa Latina) Le ministre du Tribunal Suprême Fédéral (STF) Luis Roberto Barroso a suspendu hier une ordonnance du Ministère des Affaires Étrangères du Brésil destinée à expulser tout le corps diplomatique du Venezuela accrédité dans le pays.
Le délai donné par le Palais d’Itamaraty (siège de la chancellerie) aux fonctionnaires du gouvernement légitime du Venezuela, dirigé par le président constitutionnellement élu Nicolás Maduro, devait prendre fin hier.
Cette expulsion a été annoncée dans une lettre du cabinet des Affaires Étrangères envoyée mercredi dernier, à titre d’urgence, à l’ambassade du Venezuela à Brasilia.
La décision de Barroso est valable pour 10 jours et a déterminé que pendant cette période le président Jair Bolsonaro et le chef de la diplomatie doivent présenter des explications au STF.
Barroso a répondu à une demande du député fédéral Paulo Pimenta, qui a remis au STF un habeas corpus pour demander le renversement de l’ordre d’Itamaraty.
Selon Pimenta, contraindre les vénézuéliens à se déplacer sans la logistique adéquate, les procédures légales traditionnelles et la responsabilité, à un moment de pandémie provoquée par un virus de portée mondiale, signifie pratiquer des actes de la plus grande cruauté.
‘Par-dessus tout, cela signifie mettre en péril le droit des personnels et de leur famille à la vie, le plus fondamental des droits de l’Homme’, a écrit le parlementaire.
Ces garanties, a-t-il souligné, sont protégées par les conventions internationales, y compris la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations Unies, qui ont toutes été dûment introduites dans notre ordre juridique interne.
La veille, le Procureur général du Brésil, Augusto Aras, a également demandé à la chancellerie de suspendre l’ordonnance à l’encontre des fonctionnaires vénézuéliens qui s’étend en outre aux prestataires de services de soutien et aux familles des personnes concernées par la mesure.
Pour Aras, cette recommandation devrait durer jusqu´à ce que le contexte de la mesure soit clarifié et que des éléments soient réunis pour vérifier les risques potentiels, alléguant que le monde est confronté à la pandémie de Covid-19 qui touche également les services de santé au Venezuela.
Il suggère également à la chancellerie de tenir compte de la perspective humanitaire, du contexte de l’épidémie et des normes nationales et internationales relatives aux droits de l’Homme.
Face à cette mesure arbitraire, plus de 20 partis politiques, associations et personnalités représentant différents secteurs de la société brésilienne ont rejeté la politique étrangère promue par le gouvernement de Bolsonaro, qui viole la Constitution Fédérale et la Convention de Vienne.
Dans un manifeste, les signataires ont rejeté le document du Ministère des Affaires Étrangères qui ‘ne respecte pas les traités existants dans la Convention de Vienne, car le communiqué même du gouvernement brésilien ne présente aucun motif ou fondement juridique pour l’expulsion des diplomates énumérés dans le document’.
peo/mem/ocs