Lima, 30 juin (Prensa Latina) L’archevêque catholique de la ville de Lima, Mgr Carlos Castillo, a déclaré hier que la conception de la santé comme un commerce doit être bannie, en se référant aux frais démesurés exigés par les cliniques privées aux patients du Covid-19.
L’autorité religieuse a pris cette position après avoir accompagné les négociations entre le gouvernement et ces « entreprises » qui ont abouti à un accord qu´il a considéré comme ‘un pas’ qui limite les tarifs à 55 mille soles (plus de 15 mille 700 dollars), qui seront payés par l’État pour chaque patient de cette maladie provenant d’hôpitaux publics.
« L´idée a toujours été que ce qui est rentable passe en priorité, mais la conception de la santé comme entreprise est erronée et doit être surmontée », a-t-il manifesté en référence aux exigences des cliniques qui ont entravé les pourparlers et ont motivé une menace présidentielle d’expropriation.
‘La santé est de servir et non pas une entreprise’, a estimé Castillo, qui a également souligné les expressions de solidarité enregistrées dans la crise actuelle et a noté que ‘les problèmes les plus graves viennent de la logique du système de vie basé sur le profit et qui porte un extra-virus ‘.
Il a déclaré que les dirigeants doivent placer l’individu au centre des préoccupations, a averti que les bouleversements sociaux au Chili et en Colombie peuvent se produire au Pérou si la population commence à perdre confiance dans ses institutions.
L’archevêque de Lima a critiqué l’église catholique en disant que « nous avons été éloignés des gens pendant longtemps », et que les fidèles « sont passés de 90% de la population à 70%, pour ne pas avoir regardé l’autre, comme l’a fait Jésus, qui a donné sa vie pour l’autre ».
Il a également mentionné les problèmes de l’Eglise au niveau mondial et auxquels le pape François est confronté, comme « les détournements de fonds, la pédophilie, les viols, des choses terribles qui ont eu lieu dans certaines organisations ecclésiastiques, et dont beaucoup servent à cacher l’argent par la religion ».
« L’Église doit aussi se reconvertir », a-t-il affirmé.
Pour Mgr Castillo, l’État ‘doit veiller à ce que tout soit en fonction de la vie; il y a beaucoup à faire, comme le disait (le poète César) Vallejo’ et il faut penser à ouvrir ‘un nouvel horizon qui permette de renoncer à l’ambition destructrice, corrompue et basée sur le profit’.
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