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L’accord avec le FMI et ses conséquences pour l’Équateur

Par Sinay Céspedes Moreno

Quito, 1er septembre (Prensa Latina) La lettre d’intention signée avec le Fonds Monétaire International (FMI) va encore compliquer la situation économique et sociale du pays, estime l’Institut de Recherches Économiques de l’Université Centrale de l’Équateur (IIE-UCE).

La considération de l’instance répond à l’annonce faite par le président de la République, Lenín Moreno, d’un accord technique avec le FMI pour accéder à six milliards 500 millions destinés à la protection sociale et à la relance.

Selon l´Institut, le texte a un langage édulcoré, mais les mesures, formulées de manière ambiguë, entraînent de nouvelles exigences qui impliqueraient davantage de coupes budgétaires et donc moins d’investissements dans des secteurs clés tels que la santé et l’éducation.

De même, les exigences comprendraient une augmentation des licenciements dans le secteur public, une réforme fiscale qui viserait à augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou à taxer de nouveaux biens, tels que les denrées alimentaires.

Une autonomie de la Banque centrale vis-à-vis de l’État, mais dans le même temps une forte dépendance vis-à-vis de certains groupes financiers de pouvoir qui tentent également de maintenir les dollars hors du pays avec l’élimination du coefficient de liquidité domestique, font également partie du plan.

À cet égard, l’UCE a souligné qu’avant la pandémie de Covid-19, et avec le premier accord avec le FMI, le scénario équatorien n’était déjà pas du tout encourageant, car l´augmentation de la pauvreté et des inégalités prévalaient.

L´Institut a également noté que sur les 14 indicateurs fixés dans le Plan national de développement (2017-2021), visant à orienter la politique publique vers l’amélioration des conditions de vie de la population, 10 affichent une détérioration alarmante.

Pour l’IIE-UCE, tout en reconnaissant la situation complexe actuelle, les revenus de l’État dans ce pays andin ont été limités par ses propres décisions de politique économique.

À ce tableau complexe s’est alors ajouté l’arrivée et la propagation de la nouvelle souche de coronavirus, comme un choc externe.

‘Cependant, la reprise des prix du pétrole, l’augmentation des exportations et la reprise progressive des recettes fiscales sont des facteurs clés pour atténuer la crise et relancer la demande effective’, a estimé l’institution.

À cet égard, l´Institut a ajouté que le « soulagement » consisterait à promouvoir une politique pro-cyclique par laquelle les ressources seraient entre les mains de leurs citoyens, afin d’encourager la consommation effective, et non entre les mains de ceux qui maintiennent les flux d’argent à l’étranger.

De l’avis des analystes, les mesures doivent être axées sur le respect des dettes internes, le recouvrement de la chaîne de paiement auprès de la population (et non auprès des détenteurs de bons), augmenter les investissements publics, notamment dans la santé et l’éducation, et accroître la transparence de l’information.

‘Un nouvel accord avec le FMI ne fera qu’étouffer davantage la situation complexe de l’Équateur’, a souligné l’Institut en estimant indispensable de penser aux majorités pour lutter contre l’inégalité dans la recherche du bien-être de tous les Équatoriens.

L’étude est sortie au moment où, d’après les données de la Commission Économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepal) de l´ONU, à la fin de 2020, l’Équateur figurera parmi les pays de la région où les inégalités sont les plus marquées.

La position de l’IIE-UCE est alignée sur les vues exprimées par l’Internationale progressiste, qui a déclaré : ‘Il est temps que le FMI reconnaisse ses responsabilités en matière de droits de l’Homme et désamorce la bombe à retardement en laquelle les politiques d’austérité en Équateur se sont transformées’.

L’approche soutenue par des économistes de différentes parties du monde montre qu’il existe des preuves nombreuses et documentées de l’échec de la prétendue austérité dans chacun des pays où elle a été mise en œuvre.

Dans le cas de l’Équateur, depuis la fin de l’année 2017, lorsque l’exécutif a pris de telles mesures, il en est résulté une diminution des politiques et des investissements publics, des coupes budgétaires, des licenciements, entre autres problèmes accrus en 2020 avec l’arrivée de la pandémie qui a affecté la santé et l’économie nationale.

Bien que le gouvernement insiste sur le fait que les accords avec le FMI sont un mécanisme pour faire face à la contraction financière, les estimations actuelles et les prévisions font apparaître un effet contraire à celui annoncé.

peo/car/scm

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